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Les minerais de sang ont de l’avenir en Europe.
Contrairement aux Etats-Unis, l’Union européenne n’a toujours pas de législation pour imposer aux entreprises de la chaîne d’approvisionnement – de l’exportateur à l’industrie de l’électronique–, à se renseigner sur l’origine des minerais qu’ils traitent ou utilisent dans leurs produits. Ainsi, le vendeur et le consommateur européens ignorent si les composants de leur GSM, écran plat ou ordi, sont entachés du sang d’innocents.
Il existe en Europe un trou noir démocratique que l’on nomme « trilogue », un nom qui, a lui seul, défait tout espoir.
La loi Dodd-Frank impose aux entreprises américaines cotées en Bourse de vérifier l’origine des minerais. La Commission européenne, connue pour sa capacité à anesthésier les dossiers délicats, n’a jamais réussi à produire un texte aussi ambitieux.
L’an dernier, le Parlement, cornaqué par le tandem formé par la socialiste Marie Arena et le libéral Louis Michel, avait réussi l’exploit de faire réviser par les eurodéputés une proposition faiblarde de la Commission. Une majorité alternative s’était dégagée pour soutenir un texte équilibré, qui ne pénalise pas l’industrie européenne. Un avertissement pour la Commission Juncker.
Hélas, il existe en Europe un trou noir démocratique, que l’on nomme « trilogue », un nom qui, a lui seul, défait tout espoir. Un comité, même pas prévu par les traités, dans lequel les propositions du Parlement peuvent être réduites à néant par la volonté de quelques Etats. Ni vu, ni connu.