Notre-Dame-des-Landes : encore un référendum pour rien ?

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Référendum, il y aura donc, dont le résultat pourra aussi être aussitôt passé en pertes et profits, tel celui de Lisbonne, en 2005.

 
Nicolas Gauthier , Journaliste, écrivain

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Le Conseil d’État a, semble-t-il, tranché.

Il y a aura donc référendum pour les riverains. Mais cet État, dont ce Conseil est l’un des éminents représentants, est-il véritablement souverain ? D’ailleurs, l’État en question l’est-il encore ?

Référendum, il y aura donc. Référendum dont le résultat pourra aussi être aussitôt passé en pertes et profits, tel celui de Lisbonne, en 2005. Ainsi va la France, pays dans lequel des gouvernements de plus en plus brinquebalants adoptent des lois au nom des grands principes, pour ne pas les appliquer ensuite, au nom des bons sentiments.

Voilà qui s’est vu pour la déchéance de nationalité de terroristes réels ou présumés, celle de ceux qui tiraient un peu trop sur la ficelle des aides sociales. Sans oublier ce fameux « état d’urgence », devenu « état de guerre », à en croire le Premier ministre Manuel Valls, qui permet néanmoins à des hordes de trublions de foutre le bouzin dans nos rues, qu’ils soient casseurs en marge de défilés cégétistes un peu moins disciplinés que du temps jadis, hooligans hautement alcoolisés, djihadistes en CDD – l’attentat-suicide étant incompatible avec le CDI et la retraite à taux plein –, sans négliger un invraisemblable troupeau de corniauds, nuitdeboutistes et zadistes, aux esprits pas toujours des plus affûtés. Frédéric Lordon, c’est un peu comme le Coran : ce n’est pas tout de le lire, encore faut-il chercher à le comprendre…

En attendant, et ce, à en croire nos confrères du Monde, « la consultation locale de dimanche 26 juin est donc légale, et les 967.500 électeurs du département de Loire-Atlantique sont invités à se rendre dans l’un des 1.051 bureaux de vote pour répondre par oui ou par non à la question “Êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ?” »

Là où tout se complique, c’est que cette même instance fait remarquer : « La loi permettait à l’État de procéder à la consultation alors même qu’aucune autorisation n’est plus nécessaire au projet et que celui-ci a déjà été déclaré d’utilité publique. » Un coup dans l’eau et pour rien si, en langue française, les mots ont encore un sens…

Tout cela pour ça ? Emplir du rien avec du vide et sans que dalle autour ? A priori, l’exercice n’est pas des plus aisés. Mais ce serait oublier que nous sommes gouvernés par des champions de la catégorie.

PS : ces choses écrites, et après consultation des partenaires sociaux locaux, allant de la droite de la droite à la gauche, il paraît que ce foutu aéroport est loin de s’imposer, si ce n’est qu’il avait vocation à être le grand legs de Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes et flamboyant Premier ministre que l’on sait ; sans même évoquer sa fulgurante carrière au Quai d’Orsay, qui en fait le locataire de ces lieux le plus redouté en cet hostile vaste monde.

Boulevard Voltaire – La liberté guide nos pas

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