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Au QG de campagne des pro-Brexit, on fête « l’indépendance »

Joie des partisans du brexit à l'annonce des résultats au quartier général de la campagne

Joie des partisans du brexit à l’annonce des résultats au quartier général de la campagne « Leave.EU » le 24 juin 2016 à Londres / AFP

« C’est notre jour de l’indépendance! » Au quartier général de la campagne « Leave.EU » à Londres, une explosion de joie immense a accueilli vendredi matin la victoire du Brexit qui doit selon ses partisans libérer le Royaume-Uni d’une Union européenne « mourante ».

« On a fait campagne pendant tellement longtemps. J’ai croisé peu de personnes pour le ‘Remain’. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point les gens en ont ras-le-bol de l’Union européenne », jubile Georgina Thorburn, une chef d’entreprise et militante du parti europhobe Ukip.

La soirée dans cet immeuble sans charme au centre de la capitale, non loin de Westminster, commence pourtant timidement. Surtout que Nigel Farage, le leader de l’Ukip, se montre d’abord pessimiste quant aux chances du « Leave » (partir, de l’UE) de l’emporter.

Mais au fil des résultats positifs, l’ambiance se réchauffe, jusqu’à devenir volcanique lorsque « tombe » Basildon, une ville du grand Londres.

« Basildon, Basildon, Basildon! », chante la foule, de plus en plus fébrile.

Certains débouchent aussitôt une nouvelle bouteille. D’autres proposent d’attaquer dès à présent au gros gâteau « Leave » en forme de bouteille de champagne qui trône sur une table décorée aux couleurs de l’Union Jack. Prudents, la plupart conseillent d’attendre.

Nigel Farage à l'annonce des résultats le 24 juin 2016 à Londres / AFP

Nigel Farage à l’annonce des résultats le 24 juin 2016 à Londres / AFP

Nigel Farage, en réunion avec son état-major, boit du petit lait et retrouve des couleurs.

Puis, soudain, au milieu de la nuit, il tweete: « Je commence à rêver que l’aube se lève sur un Royaume-Uni indépendant ». Les caméras de télévision se ruent sur lui. Il leur répète la même phrase et se délecte devant une Europe à genoux.

– ‘L’UE est finie, l’UE est morte’ –

« L’UE est finie, l’UE est morte », lance-t-il sous les applaudissements de ses supporters qui explosent complètement lorsque la BBC annonce, quelques minutes plus tard, un Brexit.

« On n’était pas très confiants, cela restera comme le résultat le plus incroyable jamais vécu par ce pays pour très longtemps », lance Oliver Huitson, responsable de la presse des eurosceptiques travaillistes, se félicitant d’une « victoire contre l’establishment global ».

Un sentiment de revanche était dans l’air alors que le Brexit était donné perdant par les sondages, les marchés et les experts.

Déception des anti-brexit le 24 juin 2016 à Londres / POOL/AFP

Déception des anti-brexit le 24 juin 2016 à Londres / POOL/AFP

« Les pro-Remain sont en train de se faire virer un par un, exulte l’homme d’affaires, Alex Story. Les partis politiques ont perdu le contact avec le peuple. Ils sont si éloignés des électeurs qu’ils ne les entendent plus. Pour moi c’est quasi impossible que (le Premier ministre David) Cameron et (le ministre des Finances George) Osborne gardent leur poste. »

Thème phare de la campagne, l’immigration est sur toutes les lèvres.

« Nous sommes une petite île, on ne peut pas faire face. Il n’y a plus de place dans les écoles, dans les hôpitaux. Nous n’avons aucune possibilité de contrôler le flux de l’immigration à l’intérieur de l’UE », s’émeut Georgina Thorburn.

En Asie, les bourses dégringolent, la livre Sterling chute lourdement. « La faute à Downing Street et aux institutions internationales complices », écrit Leave.EU dans un communiqué.

Au Lexington, un pub dans le quartier d’Angel au nord de Londres, c’est l’abattement prime. Ici, on est majoritairement pour un maintien dans l’UE.

« Les Londoniens sont différents, on a une autre identité. Je me sens Londonien d’abord, puis Européen, puis Britannique », explique Beverly David, 33 ans.

« C’est un vote de protestation à l’échelle internationale, le résultat de trente ans de politiques néo-libérales », tranche Julius Beltrame, 39 ans.

La présidente de la commission électorale Jenny Watson le 24 juin 2016 à Manchester / AFP

La présidente de la commission électorale Jenny Watson le 24 juin 2016 à Manchester / AFP

Les Britanniques ont voté pour sortir de l’Union européenne lors du référendum organisé jeudi, selon les chiffres officiels publiés vendredi.

En début de matinée, 52% des électeurs avaient voté pour quitter l’UE, et le nombre de bulletins dépouillés était suffisant pour que le résultat soit irréversible.

A teller counts ballot papers at the Titanic Exhibition Centre, Belfast

Des bulletins de vote sont comptés à Belfast, le 23 juin 2016 / AFP

Des bulletins de vote sont comptés à Belfast, le 23 juin 2016 / AFP

Les Britanniques ont voté pour une sortie de l’Union européenne, selon les projections de la BBC et de Sky News vendredi, après dépouillement des bulletins dans 302 des 382 centres.

Aux premières heures de la matinée, le Brexit, ou British Exit, réunissait 52% des voix. La participation au scrutin a été forte, avec 72,2% selon le chiffre officiel.

La livre sterling chute à 1,33 dollar

Tableau des changes le 24 kuin 2016 à Sydneuy / AFP

Tableau des changes le 24 kuin 2016 à Sydneuy / AFP

La livre britannique a chuté à 1,33 dollar vendredi, perdant plus de 10% sur la journée, alors que le Brexit était donné en tête selon les projections de la BBC et de Sky News.

Vers 03H45 GMT, la monnaie britannique a dévissé à 1,3305 dollar, après avoir touché un peu plus tôt son plus bas niveau depuis 1985, selon les annales de l’agence financière Bloomberg.

afp