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Brexit, Commissaire aux Services financiers, Jonathan Hill, prend la porte, Valdis Dombrovskis
Renaud Honoré
Jonathan Hill, jusqu’ici Commissaire aux Services financiers au sein de l’exécutif européen, a laissé passer 24 heures avant d’acter son départ ce samedi. – Yves Logghe/AP/SIPA
Le Commissaire aux Services financiers au sein de l’exécutif européen, Jonathan Hill a acté ce samedi son départ.
La deuxième victime politique du choix de la Grande-Bretagne de sortir de l’Union européenne ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de la démission annoncée de David Cameron de son poste de Premier ministre, l’homme qu’il avait nommé à Bruxelles l’a imité. Jonathan Hill, jusqu’ici Commissaire aux Services financiers au sein de l’exécutif européen, a laissé passer 24 heures avant d’acter son départ ce samedi. « Puisque nous passons à une nouvelle phase, je ne crois pas qu’il soit bien de continuer en qualité de commissaire britannique comme s’il ne s’était rien passé », a-t-il expliqué, disant sa déception devant le résultat.
Cette annonce n’est pas une surprise. Jonathan Hill, qui s’était engagé dans la campagne en faveur du « Remain », avait fait comprendre à ses proches qu’il ne ferait pas long feu à Bruxelles en cas de « Brexit ». Cet ancien président de la Chambre des Lords – et ex-lobbyiste, ce qui lui avait été beaucoup reproché à son arrivée – avait appris à apprécier son travail à Bruxelles. Il avait lancé le chantier de l’Union des marchés de capitaux, et pesait pour alléger au cas par cas la réglementation financière issue de la crise.
Qui pour le remplacer ?
Son départ va poser des questions inédites. Jonathan Hill parti, la Grande-Bretagne se retrouve sans commissaire à Bruxelles. Or, tant que le divorce n’est pas prononcé, Londres a toujours droit à un poste dans l’exécutif européen. Jean-Claude Juncker s’est d’ailleurs dit samedi « prêt à discuter rapidement avec le Premier ministre britannique de noms potentiels pour un commissaire de nationalité britannique, comme de l’allocation d’un possible portefeuille ». Pour l’instant, le portefeuille de Jonathan Hill a été confié au vice-président de la Commission européenne chargé de l’euro, Valdis Dombrovskis, et il paraît exclu que cela change. «Quoi qu’il arrive, il est impensable qu’un éventuel Commissaire britannique soit en charge des services financiers ou de tout autre portefeuille important », souligne un officiel européen. La plaisanterie en vogue à Bruxelles voulait que le prochain responsable britannique soit nommé au « multilinguisme »…
Ceci dit, rien ne dit qu’un nouveau Britannique sera réellement nommé à Bruxelles avant la prononciation du divorce. D’abord, il faut trouver quelqu’un un peu masochiste qui soit intéressé par ce job impossible, où tous les collègues regarderont le nouveau venu comme un mouton noir. Ensuite, Jean-Claude Juncker a bien rappelé dans son communiqué que l’éventuel futur commissaire devra être approuvé par le Parlement européen. Or l’ambiance n’est pas à l’entente cordiale en ce moment au sein de l’Hémicycle.