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Cinq jours après la tentative de putsch en Turquie, la purge menée d’une main de fer par le président Recep Tayyin Erdogan s’amplifie. Après l’armée et la justice, elle touche désormais le monde de l’enseignement.

Le ministère de l’éducation turc a annoncé, mardi 19 juillet, la suspension de plus de 15 000 de ses employés soupçonnés d’être liés au prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être derrière le coup d’Etat manqué et dont le gouvernement turc veut demander l’extradition aux Etats-Unis. Le ministère a annoncé dans un communiqué :

« 15 200 fonctionnaires du ministère de l’éducation (…) ont été suspendus, une enquête à été ouverte au sujet de ces individus »

Le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) – l’organisme étatique qui supervise l’organisation des universités – a pour sa part demandé la démission de plus de 1 500 recteurs et doyens d’université, rapporte l’agence de presse gouvernementale Anatolie. Cette décision concerne les 1 577 recteurs et doyens des universités publiques et celles rattachées à des fondations privées, selon l’agence.

Le YÖK a interdit par ailleurs, mercredi 20 juillet, à tous les universitaires du pays de se rendre à l’étranger jusqu’à nouvelle ordre, a rapporté la télévision d’Etat TRT.

Ces mesures rentrent dans le cadre d’une opération de reprise en main lancée après le putsch, destinée, selon le gouvernement, à « déraciner » de l’appareil d’Etat les « gülénistes », partisans du prédicateur en exil en Pennsylvanie.

Ces purges s’étaient d’abord centrées sur l’armée, la justice et la police, avant de gagner, mardi, de nouveaux secteurs : plus de 200 employés des services du premier ministre ont ainsi été mis à pied, de même que près de 500 personnes de l’agence des affaires religieuses, selon l’agence Anatolie. Au total, 9 322 militaires, magistrats, policiers font par ailleurs l’objet d’une procédure judiciaire, a annoncé le vice-premier ministre, Numan Kurtulmus.

Le Monde.fr avec AFP