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Agence France-Presse
Le sénateur de Virginie et futur colistier de la candidate démocrate Hillary Clinton, Tim Kaine, est apparu à ses côtés, le 14 juillet dernier, lors d’un rassemblement à Annandale, dans l’État de Virginie.
Photo: Andrew Harnik Associated Press Le sénateur de Virginie et futur colistier de la candidate démocrate Hillary Clinton, Tim Kaine, est apparu à ses côtés, le 14 juillet dernier, lors d’un rassemblement à Annandale, dans l’État de Virginie.

La candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a annoncé vendredi sur Twitter avoir choisi Tim Kaine, sénateur de Virginie à la solide stature politique, comme colistier pour l’élection présidentielle de novembre.

« Je suis heureuse d’annoncer mon colistier, Tim Kaine, un homme qui a dévoué sa vie à se battre pour les autres », a écrit l’ancienne première dame, quelques jours avant l’ouverture lundi de la convention démocrate, lors de laquelle elle doit être formellement investie par son parti.« Tim Kaine est un optimiste implacable qui croit qu’aucun problème n’est insolvable si vous travaillez pour le résoudre », a-t-elle ajouté quelques minutes plus tard.

 Un choix attendu Le choix de Timothy Michael Kaine comme potentiel vice-président des États-Unis était un choix attendu de la part de l’ex-secrétaire d’État. Ce politicien discret de 58 ans, avocat de formation après des études à Harvard, faisait depuis plusieurs semaines figure de favori pour le poste, notamment en raison de sa forte expérience politique mais surtout pour sa capacité à trouver des consensus.

« Je suis ennuyeux », a reconnu, dans un sourire, Timothy Michael Kaine fin juin lors de son passage dans l’émission Meet The Press sur NBC, en réponse aux critiques qui regrettaient son indéfectible sens de la mesure. De fait, ce quinquagénaire râblé aux yeux bleus, né à St. Paul (Minnesota, nord) le 26 février 1958, bien qu’avocat de formation, fonction qu’il a exercée durant 18 ans, n’a pas le verbe acéré et se distingue rarement par de bons mots.Ce qui pointe, avant tout, chez celui qui a passé son enfance à Kansas City, dans le Missouri (centre), c’est sa capacité à naviguer en politique, univers qu’il côtoie depuis son entrée au conseil municipal de Richmond (Virginie, est), en juillet 1994.

« Il n’a jamais perdu une élection », relevait récemment Hillary Clinton, au sujet de celui qui est devenu maire de Richmond en 1998, puis gouverneur de Virginie en 2006, avant d’être élu sénateur de cet État au Congrès des États-Unis en 2012.Un homme consensuel

Au fil de son long parcours politique, il a souvent brillé par son sens du consensus. « Je sais travailler dans une équipe et la plupart du temps, dans la vie, pour que les choses se fassent, il faut travailler en équipe », a expliqué sur NBC ce diplômé de la prestigieuse Faculté de droit d’Harvard.Son parcours impeccable et sa réputation immaculée lui avaient déjà valu d’être cité parmi les candidats potentiels pour devenir le colistier de Barack Obama en 2008. Il n’avait pas été choisi mais avait contribué, lors du scrutin présidentiel, à faire basculer la Virginie dans le camp démocrate, pour la première fois depuis 1964.

Pour consensuel qu’il soit, Tim Kaine n’en a pas moins des convictions et une colonne vertébrale idéologique qui l’ont incité à mener plusieurs combats. Récemment, il a de nouveau pris position pour un contrôle accru des ventes d’armes, lui qui vient d’un État où a notamment eu lieu la fusillade du campus de Virginia Tech (32 morts) en 2007, alors qu’il en était gouverneur.« C’était le pire jour de ma vie et cela sera toujours le pire jour de ma vie », a dit ce père de trois enfants, marié depuis 31 ans, lors d’une intervention en séance au Sénat. Lorsqu’il pratiquait en tant qu’avocat, il a souvent représenté des clients dans des affaires de discrimination et défendu plusieurs condamnés à mort. Son sens de la justice sociale est très inspiré par sa foi. Catholique fervent, il est parti en mission avec les jésuites au Honduras durant un an, interrompant temporairement ses études à Harvard. L’occasion aussi pour lui de pratiquer l’espagnol, qu’il parle aujourd’hui couramment.

 L’aile gauche démocrate mitigée Les tenants de l’aile gauche du parti démocrate, en premier lieu les partisans de l’ancien candidat à l’investiture Bernie Sanders, ne voient pourtant pas en lui un candidat naturel. Ils lui reprochent notamment ses sympathies pour le monde de l’entreprise. Ce fils d’entrepreneur — son père avait une société de façonnage métallique — a contribué à abaisser les impôts des PME à Richmond. C’est aussi un tenant de l’orthodoxie budgétaire, qui avait reproché au gouvernement de l’ancien président George Bush ses « dépenses inconsidérées ».

Parmi les critiques du candidat à la vice-présidence des États-Unis figurent aussi des militants de la protection de l’environnement, qui lui reprochent sa tiédeur sur la question des énergies fossiles. Il soutient néanmoins le plan de Barack Obama en faveur des énergies propres et s’est opposé publiquement à la construction de l’oléoduc géant Keystone XL.