Étiquettes

, ,

Florian Cazeres (st) 

C’est fait. Hillary Clinton sera la première femme candidate à une élection présidentielle américaine. Pourtant, une grande partie des électrices ne sont pas emballées par cette candidature : 58% des américaines auraient une mauvaise opinion de la candidate démocrate.Durant toute la campagne, Hillary Clinton a insisté sur le caractère « historique » de sa candidature. Elle a cependant eu des difficultés à convaincre les femmes lors des primaires démocrates. C’est surtout chez les jeunes électrices que le fossé a été le plus grand : selon un sondage du Wall Street Journal publié en mars, 64% des électrices démocrates de moins de 45 ans déclaraient soutenir Bernie Sanders.

Un rejet basé sur sa personnalité

« Le fait qu’elle soit une femme n’a pas vraiment compté dans le choix des électrices, notamment chez les plus jeunes : il y a eu un effet générationnel pour Bernie Sanders, qui a su mieux capter les aspirations de cet électorat », explique Marie-Cecile Navec, chercheuse à l’Université Paris Dauphine, spécialiste de la politique américaine. La candidate, présente dans l’arène politique depuis les années 90, peine à représenter le changement dans une Amérique qui rejette ses élites.

Des féministes peu convaincues

Certaines féministes sont elles aussi réservées vis-à-vis de sa candidature. Nancy Fraser, figure du féminisme de gauche a ainsi expliqué dans un entretien au Monde ne pas être « très enthousiaste ». « L’ancienne secrétaire d’Etat m’inspire une certaine méfiance. Je regrette qu’elle soit un faucon en matière de politique étrangère. Elle a peut-être adopté cette posture pour montrer qu’elle pouvait être aussi dure qu’un homme » a-t-elle expliquée.

La nomination de son colistier, le sénateur de Virginie Tim Kaine, a également été perçue négativement par certaines féministes. L’homme s’est plusieurs fois prononcé « personnellement » contre l’avortement, même s’il est opposé à une interdiction de l’IVG.

Face à Trump, un atout à jouer

Mais le salut de Clinton pourrait venir de son adversaire. Donald Trump multiplie les remarques mysogines et sexistes dans ses discours. Il fait figure de repoussoir vis-à-vis de l’électorat féminin. « La personnalité de Trump va sûrement faire pencher la balance du côté d’Hillary, mais pas massivement, car il y a encore de nombreux indécis », conclue Marie Cecile Navec.

http://www.lalibre.be