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Un rejet basé sur sa personnalité
« Le fait qu’elle soit une femme n’a pas vraiment compté dans le choix des électrices, notamment chez les plus jeunes : il y a eu un effet générationnel pour Bernie Sanders, qui a su mieux capter les aspirations de cet électorat », explique Marie-Cecile Navec, chercheuse à l’Université Paris Dauphine, spécialiste de la politique américaine. La candidate, présente dans l’arène politique depuis les années 90, peine à représenter le changement dans une Amérique qui rejette ses élites.

Des féministes peu convaincues
Certaines féministes sont elles aussi réservées vis-à-vis de sa candidature. Nancy Fraser, figure du féminisme de gauche a ainsi expliqué dans un entretien au Monde ne pas être « très enthousiaste ». « L’ancienne secrétaire d’Etat m’inspire une certaine méfiance. Je regrette qu’elle soit un faucon en matière de politique étrangère. Elle a peut-être adopté cette posture pour montrer qu’elle pouvait être aussi dure qu’un homme » a-t-elle expliquée.
La nomination de son colistier, le sénateur de Virginie Tim Kaine, a également été perçue négativement par certaines féministes. L’homme s’est plusieurs fois prononcé « personnellement » contre l’avortement, même s’il est opposé à une interdiction de l’IVG.
Face à Trump, un atout à jouer
Mais le salut de Clinton pourrait venir de son adversaire. Donald Trump multiplie les remarques mysogines et sexistes dans ses discours. Il fait figure de repoussoir vis-à-vis de l’électorat féminin. « La personnalité de Trump va sûrement faire pencher la balance du côté d’Hillary, mais pas massivement, car il y a encore de nombreux indécis », conclue Marie Cecile Navec.