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Propos recueillis par Émilie Lanez et Mathieu Lehot

À votre propos, la presse écrit depuis plus de trente ans que vous êtes une personne lisse, prudente, un notable, un hobereau de province la mèche toujours bien peignée. Qu’en pensez-vous ?

Je n’en pense pas grand chose. La prudence n’est ni la première de mes qualités ni mon plus gros défaut. Aucune prudence dans ma vie politique, où j’ai exercé à peu près toutes les fonctions et mis en œuvre les réformes les plus difficiles, des réformes que tous ceux qui la ramènent sur les estrades n’auraient pas même imaginé faire. Aucune prudence non plus dans les sports que je pratique, même si les risques que j’y prends sont calculés. Ce qui est vrai, c’est que je suis un homme de l’Ouest, avec des valeurs, un homme réservé, qui pense que la politique n’est pas du spectacle. Je n’ai jamais totalement réussi à le faire comprendre, non pas à mes électeurs, mais à ceux qui observent la vie politique.

Je vais vous citer des phrases prononcées par des gens qui vous aiment et vous connaissent. Pour justifier votre réserve, votre épouse dit que votre père était déjà peu démonstratif. C’est de lui que ça vient ?

C’est aussi un homme de l’Ouest… Oui, on est réservés, on n’est pas démonstratifs c’est vrai, mais ce n’est pas un défaut. Je ne m’emporte pas quand ce n’est pas nécessaire et je ne manifeste pas d’excès de joie quand je ne la ressens pas. Dans la vie publique, on m’attribue ces caractéristiques car j’ai toujours refusé – ou du moins presque toujours – de me prêter aux mises en scène médiatiques. C’est contraire à ma conception de la politique d’aller dans les émissions qui mélangent tout. Notre pays gagnerait à aller dans le sens que je préconise. Chez nos voisins d’Europe du nord, en Allemagne, ou en Angleterre, il y a une réserve dans la vie publique plus forte que chez nous.

Quelles émissions politiques refusez-vous ?

Je refuse les émissions qui ridiculisent la politique et en font un objet de moquerie. Celles où l’on demande aux hommes et aux femmes politiques de faire du spectacle, où l’on mélange politique, artistes, sportifs voire starlettes. Les règles n’y sont pas équitables. Le politique y est systématiquement caricaturé. Les politiques ont tort de se prêter à ce jeu qui les dévalorise. Ce n’est pas leur place. C’est en n’allant pas dans ces émissions qu’on gagne la confiance et la considération des Français. Monsieur Ruquier explique que j’ai peur de venir sur son plateau, franchement j’en ai fait des plus durs. Qu’il n’en fasse pas une affaire personnelle : j’ai refusé d’autres invitations que la sienne. Le maximum de ce que je considère comme possible, c’est le Grand Journal et c’est déjà limite.

Votre manoir est voisin de l’abbaye de Solesmes. Votre épouse s’est convertie au catholicisme. Êtes-vous croyant ?

Oui, je le revendique. Nous sommes dans un période de notre Histoire où la question de la liberté religieuse est de nouveau posée. Je pense nécessaire que les hommes politiques défendent la liberté religieuse. Je suis profondément laïc dans ma conception du pouvoir mais j’ai un engagement religieux, j’ai une foi et je n’accepterai pas que l’État m’empêche de la pratiquer. La liberté religieuse est le résultat du compromis historique qui a été trouvé en France entre l’église catholique et l’État après deux-cents ans de combat. Aujourd’hui en raison des problèmes posés par l’intégration et l’Islam, cette question de la liberté religieuse est remise en cause par certains. C’est pourquoi je revendique cette défense de la liberté de croyance.

Vous avez-lu le Coran ?

Non

Vous êtes allés au Kurdistan. Vous avez dit que pour vous les Chrétiens d’orient sont un symbole. Lequel ?

Quand nous vivrons dans des sociétés purement laïques, où la religion est exclue, – projet qui est dans la tête de certains politiques français, minoritaires certes, qui considèrent la religion comme un archaïsme à éradiquer et combattre -, ou à l’inverse dans des sociétés théocratiques, confessionnelles, la liberté aura perdu. Au Proche-Orient, on va vers des États sunnites, chiites, kurdes, juifs et chacun exclura les autres. C’est la négation des progrès des Lumières, de la démocratie, de la tolérance. Le seul endroit où il y avait encore une coexistence religieuse est le Liban, pays aujourd’hui dans une extrême fragilité. La Syrie et l’Irak accueillaient des minorités chrétiennes importantes, elles sont aujourd’hui éradiquées, massacrées. Je ne défends pas les Chrétiens comme à l’époque le firent les Croisés, je défends la diversité. S’ils sont exclus parce que chrétiens, alors la liberté recule et nous marchons vers des états intolérants par essence et sources de conflits.

Que signifie pour vous la laïcité ?

La séparation entre le temporel et le spirituel. La religion concerne les individus dans leur vie privée, la laïcité c’est la règle des institutions, de la vie publique, afin de permettre à chaque Français, croyant ou pas, de se sentir un citoyen à égalité avec les autres dans le territoire de la République.

Quand vous vous rendez trois fois en Irak, vous y êtes reçu comme ancien Premier ministre. Est-ce bien là votre rôle ?

Les Chrétiens d’Orient, personne ne les défend. Les Sunnites sont défendus par l’Arabie saoudite, les Chiites par l’Iran et les Chrétiens par personne. Il est devenu politiquement incorrect de les défendre. Je suis fier de défendre les plus faibles.

Et pourquoi ne pas aller défendre la cause homosexuelle en Arabie Saoudite ?

Il y a de nombreuses causes à défendre en matière de respect des droits de l’Homme et le fait que je m’engage pour les Chrétiens d’Orient ne veut pas dire que j’oublie les autres.

Justin Trudeau, le nouveau Premier ministre canadien a souhaité publiquement un bon ramadan aux citoyens de son pays concernés. Est-ce choquant ?

Cela se faisait régulièrement en France, jusqu’à ce que nous connaissions les tensions actuelles. Les autorités de notre pays participaient à la rupture du jeûne, Nicolas Sarkozy allait à la grande mosquée à cette occasion. En raison des tensions autour de la radicalisation de l’islam, ces gestes, ces manifestations de respect apparaissent comme une forme de faiblesse à l’égard de l’islam. J’essaie de garder raison. Il faut se montrer rigoureux sur le fondamental et ne pas ouvrir de débats vains sur des sujets accessoires. Qu’un Premier ministre québecois salue le début d’une fête religieuse, où est le problème ? Je rappelle qu’on ne travaille pas à Noël et tout le monde trouve normal que les élus se rendent pour les grandes fêtes juives dans des lieux de culte juifs. Refuser de le faire pour les musulmans, c’est créer de la discrimination. En revanche, face à des comportements qui heurtent les valeurs de la République, nous devons nous montrer intraitables. Quand ces comportements discriminent les femmes notamment.

Comment a-t-on vécu l’annonce du Brexit dans la famille franco-galloise des Fillon ?

Je m’y attendais. J’avais l’expérience de ma belle-famille au pays de Galles et j’avais observé ce sentiment anti-européen, profondément présent chez eux. Ceux qui disent que c’est le populisme qui nourrit le Brexit résument mal le sujet. Mon beau-père, aujourd’hui décédé, était tout sauf populiste et je l’ai entendu des années durant m’expliquer qu’ils n’avaient rien à faire en Europe, que l’Europe n’était ni leur avenir, ni leur destin, que la Grande-Bretagne n’a jamais été dirigée par des Portugais, des Italiens ou des Allemands, des Français, des Espagnols, des Grecs… Je connaissais ce discours. Il y a une différence fondamentale entre les hommes d’État et les démagogues. Madame Thatcher reste dans l’histoire comme une responsable politique anti-européenne, sauf qu’elle n’a jamais cherché à sortir de l’Europe. Monsieur Cameron passe son temps à dire qu’il adore l’Europe mais il restera dans l’histoire comme celui qui en a fait sortir son pays, il a joué avec une question conjoncturelle sans réfléchir au long terme. François Hollande proclame son engagement européen, mais il n’a rien fait pour éviter qu’elle ne se casse la figure.

Vous êtes présenté comme plutôt russophile, que n’aimez vous pas chez Poutine ?

Plein de choses, il roule les mécaniques, il montre ses muscles, au figuré comme au sens propre. Mais ce que je n’aime pas chez lui n’a aucune importance. Qu’il s’appelle Vladimir, Boris ou Ivan ne change rien au problème. La Russie est le plus vaste pays du monde, un pays très instable et nous sommes dans l’obligation de trouver avec lui au minimum un modus vivendi apaisé. Il n’y a jamais eu de présidents démocrates en Russie, jamais. Les dirigeants russes n’ont jamais été conformes aux standards occidentaux. C’est idiot de personnaliser la situation. La question est la Russie et non Poutine. On a intérêt à arrimer la Russie à l’Europe car ce pays est profondément, culturellement, européen. La Russie est née à Kiev. Il est irresponsable de laisser la Russie dériver vers l’Asie qui est déjà notre problème en termes de compétition économique. Cela dénote un manque de vision de long terme. On est dans l’émotion. On est influencé par l’administration américaine, le Congrès américain et ce que pensent les journaux américains.

Depuis janvier 2015, 230 français sont morts dans des attentats. Comment peut-on avoir envie de présider aux destinées d’un pays en guerre contre un groupe terroriste tel que l’Etat islamique ?

Cette question est étrange. Avec de tels raisonnements, le Général de Gaulle ne serait pas parti à Londres en 1940 et n’aurait pas dirigé la France en 1958 ! Quelle que soit l’époque, devenir Président de la République n’est pas, dans mon esprit, un choix de confort. Mon expérience, mes compétences me permettent d’avancer des idées et des solutions pour lutter contre le terrorisme. Cela justifie donc pleinement ma candidature.

Êtes-vous courageux ?

Je suis courageux en voiture, en montagne, dans les réformes. Le courage pour moi ce n’est pas ce que Chirac appelait les « va de la gueule », c’est-à-dire ceux qui sont toujours en train de nous expliquer ce qu’il faut faire et comment il faut faire. Qui crient très fort mais qui une fois qu’ils sont au pouvoir ne font rien. J’ai à mon actif des réformes difficiles, que tout le monde considérait même comme infaisables : les retraites, la privatisation de France Telecom, les universités. Je ne sais s’il faut appeler ça du courage. Mais je ne suis pas impressionné par la difficulté et je sais résister.

Vous avez déjà eu peur ?

Oui en montagne et en voiture, mais ça passe vite.

Vous avez eu un chien que vous avez nommé Chirac.

Non, cela ce n’est pas vrai. J’avais un setter irlandais qui s’appelait Paddy et mon voisin, qui était un militant du Front national, l’avait surnommé Chirac. Et donc il m’appelait régulièrement au téléphone pour me dire « Chirac est encore dans ma cour en train de vagabonder ».

Chacun connaît votre goût pour le sport automobile, le sport de la vitesse. Avant d’être une prise de risque, n’est-ce pas le sport de la totale maîtrise ?

Les deux : c’est pas un sport d’agité du bocal ! Il y a des gens qui me disent, on ne comprend pas que vous fassiez du sport automobile, vous êtes calme. Eh bien heureusement ! Parce que les agités, sur les pistes, en général ils ne restent pas vivants très longtemps. Mais il y a quand même une prise de risque qui n’est pas totalement calculable.

C’est quoi le plaisir là ?

La concentration, la vitesse, la maitrise de soi, l’engagement total. Quand on se met en danger, on a le sentiment de vivre un peu plus intensément.

Ce que vous faîtes actuellement avec la campagne de la primaire ?

Oui. C’est une mise en danger incontestable. J’avais proposé qu’on fasse la primaire sur les pistes mais personne n’a accepté ce défi.

Vous aimez aussi faire de l’alpinisme. Avec la course automobile, ce sont deux sports dans lesquels on doit beaucoup compter sur soi. Êtes-vous de nature plutôt solitaire ?

C’est vrai. Ce ne sont pas des sports d’équipe et j’aime bien maîtriser le plus possible les choses moi-même. Je n’aime pas dépendre des autres.

C’est compatible en politique d’être solitaire ?

Je me force ! J’ai fais des progrès en dirigeant des équipes. J’ai dirigé des équipes dans ma mairie, au conseil général, dans ma région, dans les ministères et puis aussi dans la campagne. J’ai toujours dirigé des équipes mais avec un mode de management où je délègue beaucoup.

Qu’est ce que vous écoutez comme musique dans votre voiture ?

En ce moment Neil Young, Richard Hawley, Nils Landgren, Asaf Avidan et toujours Leonard Cohen.

Alain Juppé a découvert Stromae…

Oui, oui. Bah moi je connais Stromae depuis longtemps. Je n’écoute pas Stromae en permanence mais j’aime bien.

Votre côté solitaire a-t-il été une contrainte quand vous avez commencé la politique ?

Je n’ai jamais rêvé de faire de politique. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant : « tiens, je vais faire de la politique ». Je voulais être ingénieur, puis journaliste. J’ai travaillé avec un parlementaire tout en faisant mes études à la fondation de Sciences Po. Il est devenu ministre, je suis allé à son cabinet en me disant ça durera six mois. Or il est mort brutalement et on est venu me chercher pour me présenter aux élections. J’ai hésité quelques jours et j’y suis allé et voilà. Quand je me suis présenté aux élections je n’envisageais pas autre chose que d’être député de la Sarthe, maire de Sablé, puis je suis entré au gouvernement. Quand je suis entré au gouvernement, je n’imaginais absolument pas qu’un jour je serais le chef du gouvernement et encore moins un jour candidat à l’élection présidentielle. Donc je ne suis pas du tout dans le schéma des gens qui pensent à ça le matin en se rasant, qui sont animés par une ambition personnelle dévorante.

Qu’est-ce qui vous anime alors ?

Ce qui m’anime c’est, à chaque étape, la possibilité de réaliser, d’être utile, de rendre service à mon pays et de laisser une trace dans l’Histoire. Je n’ai pas le sentiment qu’aujourd’hui d’autres candidats portent la même exigence.

Dans vos discours vous rappelez votre attachement à l’Histoire de France, de Vercingétorix à De Gaulle. Y-a-t-il un moment dans l’Histoire de France qui vous passionne plus qu’un autre ?

Le Moyen-âge me fascine parce qu’il a été tellement caricaturé. La chevalerie, la naissance de l’idée du contrat, la lutte royale pour réaliser l’unité française. Même la relation franco anglaise présentée comme une forme d’invasion de notre sol était bien plus complexe. Combien de souverains anglais étaient-ils en réalité français ? Henri II est né au Mans, Aliénor d’Aquitaine et Richard cœur de Lion sont enterrés à Fontevraud.

La IIIe République, cette époque d’expansion française m’intéresse aussi. Il n’y a dans mon propos ni jugement de valeurs, ni jugement moral mais une certaine fascination pour la façon dont la France avait su se hisser au premier rang des puissances mondiales.

Pourquoi le moyen âge ?

C’est la mécanique de constitution de la nation qui m’intéresse. La nation elle ne s’est pas constituée un beau matin. On ne s’est pas réveillé en se disant : « on est français ». C’est un récit qui s’est construit, un processus complexe. Et d’ailleurs c’est parce qu’il est complexe qu’il est fragile et donc qu’il peut se défaire. C’est ça que je trouve intéressant.

Dans vos discours vous arrêtez l’histoire de France à De Gaulle. Il ne s’est rien passé depuis ?

Il faut laisser le temps aux historiens d’écrire l’histoire contemporaine. Nous n’avons pas assez de recul pour le faire même si je pressens que nous sommes en train de vivre une rupture, un basculement de l’histoire.

Laquelle ?

On assiste à l’effondrement de toutes les structures politiques, au sens international du terme, mises en place après la seconde guerre mondiale. C’est vrai pour les frontières au Proche Orient, celles des Balkans, vrai pour l’influence américaine et la suprématie des Etats-Unis sur le monde. C’est vrai maintenant pour la construction européenne, elle-même remise en cause. Nos repères sont en train de s’effondrer et on ne sait pas ce que l’on va pouvoir leur substituer, c’est à la fois passionnant et angoissant.

Et en Europe plus précisément ?

Le monde occidental est défié violemment. Il est défié sur le plan économique par la montée de la puissance asiatique et il est défié dans son autorité. Les valeurs occidentales servaient de référence à l’organisation des nations dans le monde, et tout ça est en train de voler en éclat. Les standards occidentaux sont rejetés.

Et cela vous inspire quoi ?

De l’inquiétude. Et en même temps c’est l’une des raisons qui m’a conduit à passer d’une forme de souverainisme traditionnel français à la défense de ce que j’appelle les intérêts de la civilisation européenne. Je pense que la civilisation européenne a besoin d’être défendue. Elle a besoin d’être promue. Elle est pour moi un point d’ancrage fondamental. Je ne veux pas hiérarchiser les civilisations mais la civilisation européenne est celle qui est allée le plus loin dans la défense de la personne humaine et dans la défense des individus, de la liberté individuelle. La disparition de la civilisation européenne en tant que référence, en tant que puissance, serait une forme de régression pour l’humanité. Voilà pourquoi il faut défendre un projet européen dont l’objectif doit être la défense et la promotion de la civilisation européenne que je distingue de la civilisation occidentale.

Est-ce que vous lisez Michel Houellebecq ?

Non je ne l’ai pas lu.

Qu’est ce que vous pensez de ceux qu’on appelle les « antimodernes », Alain Finkielkraut, Zemmour ?

Je les connais bien tous les deux et je ne les mets pas sur le même plan. J’ai rencontré plusieurs fois Alain Finkielkraut que j’apprécie pour sa rigueur intellectuelle et pour la force de ses analyses mais j’ai eu l’occasion récemment de lui dire qu’en tant qu’homme politique, je ne pouvais pas m’en tenir à des analyses à des constats. Les décisions politiques ne sont pas abstraites, théoriques, absolues. Elles sont toujours le fruit d’un compromis entre des idées et des réalités. Elles n’ont jamais la pureté d’un raisonnement intellectuel. Finkielkraut ou Zemmour alimentent la dispute idéologique mais après une si longue période caractérisée par l’admiration béate d’une majorité d’intellectuels pour la révolution bolchévique et pour Mao Tsé Toung, ils ont le mérite de soulever la chape de plomb !

Et vous lisez des romans ?

Oui. Comme je n’ai pas énormément de temps, je lis beaucoup de livres historiques, de biographies. On y trouve beaucoup de matière à réflexion utile dans la vie politique.

Vous avez un exemple d’un livre qui vous a aidé dans votre réflexion politique ?

J’y cherche de l’inspiration, pas un dogme. Je préfère garder mon esprit critique. Mais je pense que c’est compliqué de gouverner un pays comme la France sans avoir une connaissance approfondie de son Histoire.

Est-ce qu’il y a des personnalités que vous admirez ?

Les noms qui me viennent tout de suite à l’esprit c’est De Gaulle et Churchill. Deux caractères exceptionnels, deux personnages qui réussissent à influencer le destin du peuple.

Vous n’avez pas des admirations plus incongrues ?

J’ai une grande affection pour Marie Stuart. J’en suis tombé amoureux en lisant sa biographie par Stefan Zweig. C’est la reine de l’Écosse et c’est une femme amoureuse. Et ses émotions et son affectivité vont conditionner son comportement et la conduire à avoir la tête tranchée. C’est une belle histoire. Enfin c’est une belle histoire… C’est l’histoire d’une Ecossaise que la France a lâchée aussi.

Vous avez le temps de jouer avec vos petits enfants ?

Oui, ce week-end j’ai emmené Jules (4 ans) dans ma voiture de course. À l’arrêt pas en course. Il était un peu terrorisé. Il avait peur que la voiture parte toute seule.

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