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Les Etats-Unis se sont joints samedi à la Chine pour annoncer de concert leur ratification de l’accord de Paris sur le climat, conclu en décembre à l’issue de la COP21, ce qui accélère grandement le processus vers son entrée en vigueur.

Barack Obama lors de son arrivée en Chine samedi. Barack Obama lors de son arrivée en Chine samedi. (Reuters)

Le président américain Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping l’ont annoncé ensemble la ratification par leurs deux pays, les deux principaux pollueurs du globe, en marge d’un sommet du G20 à Hangzhou (Chine). Ils ont remis au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon les documents de ratification de ce traité, qui vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 voire 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel. Cet accord pourra être vu par les générations futures comme « le moment où nous avons enfin décidé de sauver notre planète » et « définira les contours de ce siècle », a déclaré Barack Obama.

Chine et Etats-Unis sont responsables au total d’environ 40% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, dont environ 15% pour les seules émissions américaines. « On peut désormais apercevoir un chemin clair et crédible vers l’entrée en vigueur de l’accord de Paris », avant même la fin du mandat de Barack Obama en janvier, a souligné Brian Deese, son conseiller climat. De fait, l’accord de Paris a été signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite, selon ses propres modalités, ratifier le texte. Il faut la ratification d’au moins 55 pays totalisant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour qu’il entre en vigueur.

Rare éclaircie dans les relations sino-américaines

Jusqu’à présent, seuls 24 pays étaient allés au bout du processus, selon les Nations unies, surtout des petits Etats insulaires, responsables de seulement 1,08% des émissions. « Je suis optimiste sur le fait que nous arriverons (à une entrée en vigueur) d’ici à la fin de l’année », a réagi samedi Ban Ki-moon. Selon la Maison-Blanche, Barack Obama profitera du sommet du G20, dimanche et lundi, pour pousser d’autres pays, parmi lesquels l’Inde, à ratifier rapidement le traité. Une telle célérité s’explique notamment par la nécessité de garantir la pérennité de l’héritage d’Obama, l’un des principaux architectes du succès de la COP21, avant qu’il ne quitte son poste.

« L’Histoire montre qu’une fois que ces accords sont en vigueur, et que les Etats-Unis les ont signés, nous y restons », en dépit des alternances politiques, insiste Brian Deese. La Maison-Blanche assure que la ratification de l’accord de Paris ne nécessite pas le feu vert du Congrès, contrôlé par l’opposition républicaine. Du côté de la Chine, des médias d’Etat avaient annoncé dès samedi matin l’approbation par la chambre d’enregistrement législative du régime de l’accord climatique, une rare éclaircie dans les relations sino-américaines.

Une « étape importante » pour Hollande

« La Chine et les États-Unis viennent d’annoncer ensemble le dépôt imminent de leurs instruments de ratification », une « étape importante » franchie par « les deux premiers émetteurs de carbone » et qui « ouvre la voie à une entrée en vigueur de l’accord de Paris à la fin de l’année », s’est félicité François Hollande sur son compte Facebook. Le Président s’envolera samedi soir pour le G20 de Hangzhou, en Chine. « A Hangzhou, je plaiderai pour une mise en oeuvre rapide de l’accord de Paris sur le climat, ce qui suppose la ratification d’un grand nombre d’États », souligne le chef de l’Etat, qui précise aussi qu’il confirmera au G20 « la première émission d’obligations vertes par un État », en l’espèce, la France.

AFP