Discours de François Fillon au Cirque d’Hiver

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Mes amis, mes chers compagnons,

Merci à vous, merci de tout cœur aux parisiens et franciliens pour leur mobilisation. Merci aux militants, aux élus, merci à tous les bénévoles si dévoués et si généreux dans leur engagement.

Notre pays traverse bien des épreuves mais vous ne lâchez rien. Ce soir vous êtes bien plus de 2000 et je vois dans vos regards cette fierté d’être Français. C’est pourquoi, au milieu de vous, je dis qu’être candidat à l’élection présidentielle, est plus qu’un devoir, c’est un honneur !

Je suis candidat à la présidence de la république française, parce que j’ai la conviction que la France est un pays exceptionnel qui ne mérite pas son sort actuel.

Je suis candidat pour réagir et pour faire.

Aimeriez-vous vivre dans une France où la liberté d’entreprendre et de travailler serait enfin valorisée ? Une France en croissance et en plein emploi, une France productive attirant des nouvelles industries et créant de nouveaux métiers ? Une France comptant les meilleurs laboratoires et universités du monde ? Une France où chacun pourrait saisir sa chance ? Une France qui serait en tête de l’Europe ?

Ce n’est pas un rêve !

C’est un projet possible !

On va le Faire !

Malgré la bureaucratie, malgré la fiscalité dévorante, notre pays est encore la 6ème puissance du monde.

Nous sommes l’un des peuples les plus productifs ; nos entrepreneurs débordent d’énergie et sont à la pointe de la révolution numérique ; notre recherche excelle dans les mathématiques, la biologie médicale, l’informatique ; certaines de nos grandes entreprises sont des fleurons internationaux ; notre culture est vivante et admirée ; notre force agricole et agroalimentaire est une des première au monde ; nos infrastructures publiques sont solides ; notre influence diplomatique et militaire nous permet de parler d’égal à égal avec les plus grands…

Nous avons entre nos mains un trésor que nous gâchons faute d’avoir réformé notre système.

Notre pays est devenu l’un des plus réglementés du monde, l’un des plus imposés de l’OCDE, l’un des plus suspicieux vis-à-vis de ses talents et du progrès.

Il faut vraiment que la France ait du génie pour être encore là.

Alors imaginez sur quel sommet elle serait si nous changions tout cela ?

A ceux qui doutent, je dis : « regardez d’où nous venons et avançons ensemble ».

Nous sommes les héritiers d’une Nation bâtie par des femmes et des hommes qui ont travaillé sans relâche. Une nation qui est montée sur les barricades pour la justice, qui s’est battue pour son indépendance.

Pour le progrès, que de sueur sur les visages ; et pour la liberté, combien sont tombés en criant « vive la France » ? Et il faudrait maintenant que nous hésitions, que nous nous excusions d’avoir eu des héros.

Nous sommes Français, querelleurs et insoumis, mais du moins cet esprit rebelle nous a donné Jeanne d’Arc, Voltaire et Molière.

Si certains ne savent pas ce qu’est l’esprit français, les totalitaires islamistes, eux, le savent : le panache de la liberté, l’égalité des hommes et des femmes, la fraternité entre tous, le droit de croire ou de ne pas croire, le droit de rire, le droit de sentir sur la plage le soleil sur sa peau, le droit de s’aimer, de contester, de voter… Et puis, toujours, cette volonté de nous tenir debout face aux vents de l’Histoire.

Nous sommes la France.

Nous venons de loin et nous irons encore loin si nous avons le courage d’oser.

Lundi 5 septembre, j’ai fait déposer à la Haute autorité en charge des primaires les parrainages qui soutiennent ma candidature.

Plus de 6000 adhérents républicains, plus de 406 élus locaux et 84 parlementaires ont décidé de s’engager à mes côtés, et tous les jours, je reçois de mes compatriotes des messages de soutien.

Celles et ceux qui me font confiance reconnaissent dans ma démarche une cohérence morale et politique. Je leur en sais gré, car l’honnêteté est la première des exigences que l’on doit aux citoyens.

Voilà trois ans que je parcours notre pays. J’ai rencontré des milliers de Français. J’ai entendu leurs coups de gueule, leurs témoignages, leurs idées…

Mon combat est le vôtre parce qu’il vous ressemble et parce qu’il est sincère.

Ce soir, votre mobilisation est le meilleur baromètre de cette primaire qui ne fait que commencer. Plus nous approcherons de l’échéance, plus elle intéressera les Français, plus les jeux seront ouverts.

Aujourd’hui, les sondeurs sont dans l’incapacité de mesurer cette foule qui va saisir l’occasion de donner son avis.

Agriculteurs, artisans, médecins, entrepreneurs, étudiants, tous ces Français que j’ai rencontrés sur le terrain vont prendre la parole, et croyez-moi, ce qu’ils m’ont dit ne correspond pas à ce qui est dit dans les cercles politiques.

Dans cette France qui s’affirme de droite et du centre, cette France vraie et sans esbroufe, on forge patiemment son choix, et vous verrez, le 20 novembre, on se souviendra de notre rassemblement au Cirque d’Hiver.

Je vous en fais la promesse : nous allons mettre un point final à ce quinquennat d’échecs.

Tout n’aura été que flottement, alors que l’Histoire nous défiait violemment.

Panne de notre croissance et explosion du chômage, fragmentation de l’Europe et Brexit, totalitarisme islamique et menace sur notre civilisation : en ces temps de bourrasques, il aurait fallu une Politique avec un grand P. Mais nous avons eu Hollande et ses anaphores.

Celle du « Moi président » restera dans les annales de la forfanterie et de la forfaiture.

François Hollande veut se représenter et rêve de rééditer le match de 2012 avec le même adversaire.

Comme si l’anti-sarkozysme de la gauche pouvait neutraliser l’anti-hollandisme. « Balle au centre !», pense-t-il. C’est ça l’alternative ? C’est ça l’avenir ?

Pendant qu’on y est, François Hollande n’a qu’à venir incognito, en scooter, voter à la primaire de la droite et du centre pour choisir son rival !

Non, personne ne décidera à votre place, surtout pas lui et certainement pas ces leaders d’opinions toujours en décalage avec le peuple.

L’alternance de 2017 ne doit pas être celle de la revanche, et elle doit être bien plus qu’un nouvel affrontement entre la droite et la gauche : il s’agit de redresser la France.

Parmi tous mes concurrents, je suis le seul à dire les choses telles qu’elles sont : notre nation décline.

Il faut réagir vite avant que l’étau ne se referme.

Nous ne pouvons plus compter sur la dette pour repousser les réformes. Avec 2.200 milliards d’ardoise, nous marchons au bord du gouffre financier. Lorsque j’avais parlé de faillite certains avaient haussé les épaules… C’est la tête qu’ils baissent aujourd’hui car l’heure de rembourser la facture approche.

Je suis en colère contre ce gouvernement irresponsable qui raconte des mensonges aux Français.

Depuis des mois, il distribue l’argent qu’il n’a pas pour faire plaisir à ses électeurs potentiels et voici que l’inénarrable M. Sapin nous annonce qu’en 2017 le déficit sera à 2,7%.

Mais quelle fable ! Tout n’est pas permis pour sauver le soldat Hollande en perdition.

Ce gouvernement engage des dépenses qui ne seront payables qu’en 2018. Et le comble, c’est qu’il vient ensuite reprocher à l’opposition de vouloir augmenter le déficit ? Mais c’est lui qui programme la hausse des déficits ! C’est lui qui enclenche des dépenses supplémentaires et des baisses d’impôts sans aucune vergogne, par pur calcul politique. Et le déficit de 2017, ce sera le déficit Hollande ! Pas le mien, pas le nôtre !

Non, nous ne pouvons plutôt compter sur la dette pour sortir de l’étau, et nous ne pourrons pas non plus nous reposer éternellement sur la Banque Centrale Européenne et sa planche à billets qui tourne à plein régime. Ce dopage monétaire ne pourra plus durer bien longtemps.

Impossible enfin de tout miser sur le relais de la croissance mondiale qui s’est fortement ralentie.

La conclusion est donc limpide : nous devons redoubler d’efforts et d’inventivité pour assumer notre propre progrès économique et social.

Je suis pour le « Made in France », mais encore faut-il s’en donner les moyens autrement qu’en donnant, de l’Elysée, des leçons de gestion à Alstom. Surtout quand on a mis le pays à plat.

Chez nous, la durée de travail annuelle des salariés est la plus faible des pays de l’Europe. Notre écart est de 130 heures avec l’Italie, de 160 heures avec l’Espagne, de 200 heures avec l’Allemagne, de 220 heures avec le Royaume-Uni. Si vous ajoutez à cela que nos investisseurs sont parmi les plus imposés d’Europe, vous avez tout compris des raisons pour lesquelles nos usines ferment.

Moins d’heures de travail qu’ailleurs (35 heures obligent !), moins de capitaux français pour investir (la finance étant «l’adversaire » !) : voilà ce qu’il faut bien appeler un antipatriotisme économique !

Il faut réveiller les forces françaises aujourd’hui bridées, taxées, méprisées par tous ceux qui croient que le progrès est un dû, alors qu’il est une conquête.

Il faut aller chercher la croissance, réformer le marché du travail pour obtenir le plein emploi, réduire nos dépenses publiques pour réduire nos déficits, aller vers la retraite à 65 ans pour assurer à tous une pension digne de leurs efforts, il faut sortir des 35 heures et remettre l’Etat au rythme des 39 heures pour être compétitif.

Ce que je veux faire, d’autres pays l’ont fait et les résultats sont au rendez-vous : l’Allemagne, le Royaume Uni, connaissent le plein emploi et leur croissance est supérieure à la nôtre depuis plusieurs années.

Ce que je propose n’a rien d’extravagant : nos parents et vous-même n’étiez pas aux 35 heures avant madame Aubry ; la retraite n’était pas à 62 ans ; et dans les années 80, nos fonctions publiques étaient moins nombreuses qu’aujourd’hui et personne n’avait le sentiment de vivre dans un pays sous-administré.

Il est tout de même stupéfiant que dans notre démocratie il faille baisser la voix pour dire qu’il faut travailler plus et dépenser moins. Par contre, vous pouvez, sous les acclamations, proclamer les promesses les plus insensées, celles qui assurent le beurre et l’argent du beurre, jusqu’au jour où l’on découvre qu’il n’y a plus ni beurre, ni argent, ni couverts. Et après, on s’étonne que les Français ne croient plus dans la politique !

On accuse mon programme d’être churchillien… J’ai vu pire comme étiquette, mais comparaison n’est pas raison.

A ceux qui parlent de larmes et de sang, je dis que les larmes c’est maintenant pour les 6 millions de Français qui pointent à Pôle emploi ; les larmes c’est maintenant pour les 2 millions de jeunes qui ne sont ni à l’école, ni en formation, ni dans un emploi ; les larmes c’est maintenant pour ces agriculteurs et ces artisans qui peuvent à peine se verser un salaire ; les larmes, demain, seront pour nos enfants qui devront assumer nos dettes ; et puis, les vraies larmes, celles qui ne se consolent jamais, elles coulent sur le visage des familles fauchées par un fanatisme islamiste qui recevra de ma part coup pour coup.

Je mesure les efforts que le redressement national réclame. Mais il faut savoir ce qu’on le veut : vivre dans un pays qui s’appauvrit, ou vivre dans un pays qui se retrousse les manches et qui réussit ?

Je suis gaulliste, je ne suis pas un socialiste qui vend des roses !

Je ne crois ni Mélenchon ni Montebourg qui assurent qu’en nationalisant notre économie les Chinois vont trembler !

Je ne crois pas comme Macron qu’en mélangeant un peu de droite et un peu de gauche ça va marcher. Cela, ça s’appelle la « drauche », et la drauche c’est une tactique pas une politique !

Enfin je ne crois pas Le Pen qui pense qu’en revenant au Franc on va enfin pouvoir terrasser la crise !

Ce sont des balivernes.

Les Français peuvent supporter la vérité, et mieux que ça, ils l’exigent. Je fais le pari que mes compatriotes sont lucides, et je fais donc le pari que nous allons réussir.

Dans cette primaire, les observateurs aimeraient nous prendre pour des figurants d’une super production dont ils ont déjà désigné les duellistes. Mais voilà, ce film n’ira pas à son terme car les Français ne sont pas des figurants.

Ils vont comparer les candidats, juger la sincérité de leur parole, ils vont décortiquer leurs projets… Moi et mes concurrents, nous ne sommes pas les mêmes et nous ne proposons pas tous la même chose.

Ecoutez la différence.

Les uns pensent que la société est si fragile qu’il faut la réformer avec prudence. Je dis qu’il faut y aller à fond si nous voulons déclencher un choc positif. Les autres pensent que l’Etat est tout puissant. Moi, je crois qu’il faut une nouvelle façon de gouverner.

Notre société a radicalement changé.

Les citoyens sont mieux informés. La révolution numérique déconstruit les systèmes massifiés. Les internautes et les travailleurs indépendants s’affranchissent des vieilles hiérarchies. Dans les entreprises elles-mêmes, on ne dirige plus les équipes de façon arbitraire.

Lorsque je réclame plus d’espace pour négocier dans nos entreprises, plus de référendums pour écouter les salariés, plus d’autonomie pour ceux qui gèrent nos écoles, plus de facilités pour les autoentrepreneurs, plus d’encouragements pour les fonctionnaires qui veulent prendre des initiatives, c’est parce que les corporatismes, les cloisons syndicales, les idéologies verticales ne résistent plus au désir d’action des Français.

Leur volonté de participer, leur volonté d’être respectés, oblige les pouvoirs à davantage de transparence et moins d’arrogance.

Oui, le mot « respect » est lancé aux dirigeants que nous sommes. Respect des citoyens, respect de leur intelligence et de leur indépendance, respect de la vérité, respect des engagements pris, respect de l’exemplarité pour ceux qui dirigent.

Il ne faut pas confonde l’autorité de l’Etat et l’agitation politique qui discrédite la Politique et qui accrédite cette idée fausse selon laquelle tout peut être réglé du sommet, d’un coup de menton.

François Hollande a été le président des faits divers, s’échappant à l’aube par les portes dérobées de l’Elysée sous l’œil des paparazzis, réagissant sur tout et n’importe quoi, jusqu’à traiter lui-même le cas Léonarda et se faire ridiculiser par une adolescente.

Il fut aussi le président d’un ministre du budget, aujourd’hui en procès, qui donnait des leçons aux contribuables sans se les appliquer. Pas d’autorité de l’Etat sans honnêteté ! Je ne juge personne, mais personne ne m’empêchera de penser et de dire que le pouvoir doit être exemplaire pour être vraiment légitime. .

Je veux une pratique ordonnée et intègre de nos institutions, comme l’entendait le Général de Gaulle.

Le Président de la République doit tenir le cap du projet, il doit incarner la continuité française, défendre les intérêts du pays sur la scène internationale, il doit arbitrer les grandes orientations et laisser au gouvernement le soin d’agir au quotidien avec pour juge le Parlement, le tout dans le respect de notre Constitution.

Le pouvoir en France doit être plus sobre, plus rigoureux, plus professionnel.

Je propose un gouvernement resserré à 15 ministres, dont les compétences seront incontestables et dont la feuille de route sera claire. Il sera ouvert à la société civile car la politique a besoin d’être ouverte aux Français qui ont fait leurs preuves dans leurs métiers.

Je veux donner la parole au peuple : c’est la raison pour laquelle j’entends utiliser le référendum pour faire sauter les conservatismes.

Sur les questions économiques, je suis le plus radical et le plus précis. Je suis celui qui milite pour la Liberté parce que c’est la première valeur de notre devise et c’est la clé de la réussite de nos principaux partenaires. On me dit que les Français n’aiment pas la Liberté, et pourtant, c’est pour elle qu’ils ont fait la révolution.

A gauche on prétend que liberté rime avec précarité. C’est faux : la précarité est là, mais la liberté nulle part !

On a tout nivelé, tout encadré, tout réglementé comme si nous préférions l’égalité dans la médiocrité, plutôt que la réussite au service de la justice.

Je suis allé à la rencontre des agriculteurs, des médecins, des infirmières, des travailleurs sociaux, des artisans, des commerçants, des maires, des entrepreneurs, des enseignants… Tous m’ont dit à leur manière la même chose : « que l’Etat arrête de nous emmerder ! ».

Laissez-nous travailler ! Faites-nous confiance ! Libérez-nous des normes inutiles, des charges exorbitantes, des impôts confiscatoires, des règlementations absurdes !

Je veux recentrer le code du travail sur les normes sociales fondamentales : c’est 200 pages sur les 3400 que compte notre Code du travail dont la complexité broie toute adaptation sur le terrain.

Je veux la fin des 35h et le pouvoir donné aux entrepreneurs et à leurs salariés de négocier totalement le temps de travail. Je n’encadre pas les conditions de cette négociation, je ne fixe pas à l’avance le seuil et les salaires qui devront déclencher les heures supplémentaires… Non, je fais le pari de la liberté et du bon sens.

Pour nos fonctions publiques en revanche, mes instructions seront claires : ce sera le retour aux 39 heures car c’est la seule façon de réduire la dépense publique et nos déficits, tout en garantissant un service public de qualité.

Certains de mes concurrents proposent les 37 heures plutôt que les 39 heures : ils s’arrêtent au milieu du gué alors qu’il faut mettre l’Etat en situation d’être plus efficace pour les Français et moins coûteux pour les contribuables.

Pareil sur les retraites : certains parlent de 63 ans, puis de 64, puis après on verra… La vérité c’est qu’ils rusent avec les français, ils les trompent car ils savent pertinemment que la France ne pourra pas se redresser en travaillant moins que ses voisins.  Pour ma part, je joue cartes sur table : ce sera 65 ans afin de pouvoir sécuriser vraiment les pensions des retraités, et notamment celles des plus modestes d’entre eux. Je préfère dire la vérité maintenant qu’au milieu du quinquennat.

Je souhaite que les revenus du travail soient toujours supérieurs à ceux de l’assistance : la dégressivité des allocations chômage et l’instauration d’une allocation sociale unique le permettront. Sur ce point, mon projet est plus précis que celui de mes concurrents.

Pour moi, l’assistance est un droit mais l’assistanat est un piège.

J’ai rencontré ces associations qui luttent contre l’extrême pauvreté.

Mes parents militaient à Emmaüs et je n’ai pas oublié les visages de ceux auxquels ils venaient en aide. Il peut arriver à tout le monde d’être soudainement cabossé par la vie.

J’engagerai un plan d’action pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, c’est-à-dire un texte législatif qui sera la charte de l’engagement de toute la Nation sur les fronts de la pauvreté en France.

Ce qu’il faut, c’est surtout recréer une croissance autour de laquelle chacun puisse s’accrocher pour remonter la pente.

Plutôt que de voir les fonds de pensions américains et le Qatar racheter nos plus beaux actifs, je veux créer les conditions d’un capitalisme français, avec des investisseurs, des capitaines d’industrie, avec des jeunes créateurs d’entreprise…

Je baisserai de 40 milliards d’euros les charges et impôts sur les entreprises. J’instaurerai une flat tax à 30% sur la fiscalité du capital et supprimerai le stupide ISF qui détruit notre économie.

Je baisserai les charges salariales qui amputent le pouvoir d’achat des salariés et je rétablirai une politique familiale ambitieuse plutôt que de baisser tous les impôts comme le promettent de manière irresponsable plusieurs de mes concurrents.

L’économie française est à l’arrêt. Elle ne repartira pas sans un électrochoc. Le saupoudrage et les promesses électorales ne peuvent que ruiner les espoirs que l’alternance suscite.

Moi, ma priorité c’est l’emploi et c’est la guerre contre le chômage, et pour ce faire je choisis de mettre le paquet sur la baisse des charges qui pèsent sur les entreprises françaises.

Dans cette campagne, j’entends beaucoup parler d’identité nationale.

Certains disent qu’elle est malheureuse, d’autre qu’elle devrait être heureuse… Rien ne m’est plus cher que la France, mais personnellement je n’ai aucun doute sur mon identité : je suis français, avec des racines sarthoises, vendéennes et basques.

Cette question de l’identité nationale pour essentielle qu’elle soit, ne doit pas masquer les questions qui minent les Français : le chômage, la désindustrialisation du pays, la désolation des agriculteurs, la précarité qui gagne les classes moyennes, la détresse des quartiers bousillés par la drogue et l’insécurité…

Pour que chacun se sente pleinement patriote, il faut que la patrie soit, dans nos vies quotidiennes, entraînante pour tous ! Il ne suffit pas seulement d’apprendre la Marseillaise aux écoliers pour rassurer les parents sur l’avenir de leurs enfants ! Et il faut plus que des coups de trompette pour restaurer la confiance des chômeurs.

Et puis, j’estime que l’identité française se confond avec la bataille pour la souveraineté nationale.

Nous doutons de notre identité parce que la France se dissout dans la mondialisation.

La reconquête de la souveraineté passe par une remobilisation de notre modèle productif face à la force asiatique, elle passe par le pouvoir donné à nos entreprises et nos salariés de gagner la compétition internationale, elle passe par la restauration d’un capitalisme français qui investit en France.

Elle passe aussi par notre force de frappe scientifique et technologique pour gagner la bataille de la connaissance, elle passe par la défense de l’euro face à la suprématie du dollar, elle passe par une refondation de l’Europe qui doit être notre bouclier face aux menaces du monde…

Bref, il faut redonner à la France les outils de la puissance afin que les Français n’aient pas à douter de leur destin.

Et puis, nous devons renforcer nos piliers.

La famille – premier cercle de nos solidarités – doit être protégée. Dans cette salle, nous la considérons comme une valeur, pas comme une variable budgétaire d’où ma volonté de restaurer l’universalité des allocations familiales et de porter le plafond du quotient familial à 3 000 euros.

Madeleine de Jessey vient d’évoquer le mariage pour tous. Je la remercie de son soutien qui récompense ma clarté sur ce sujet. Je n’ai jamais varié. Je n’ai jamais cherché à instrumentaliser qui que ce soit. Chacun à ses convictions, et les miennes n’ont pas bougés d’un pouce.

Après le vote de la loi Taubira, que j’ai combattue, j’ai immédiatement indiqué que, si j’avais la charge de la Présidence, je proposerais au Parlement de réécrire le droit de la filiation.

J’ai travaillé avec des juristes et des experts. Je propose un texte qui fige le principe qu’un enfant est toujours le fruit d’un père et d’une mère.

De ce principe, découlent des conséquences : réserver l’adoption plénière aux couples hétérosexuels, limiter l’accès de la PMA aux couples stériles – car il s’agit d’une solution médicale à un problème médical –, et interdire la gestation pour autrui (la GPA) qui est une instrumentalisation inadmissible du corps des femmes. Voilà ce que j’affirme depuis le début, voilà ce que je ferai.

Qu’on ne vienne pas m’expliquer que la Cour Européenne des Droits de l’Homme pourrait nous interdire de faire une distinction entre la situation des couples hétérosexuels et homosexuels. De nombreux pays soumis à la juridiction de cette Cour européenne n’ont pas adopté de législation analogue à la loi Taubira sans être pour autant en infraction !

Je soutiens qu’aucun juge national ou européen ne peut dénier à la loi française la capacité, au nom de l’intérêt de l’enfant, d’affirmer qu’il procède toujours d’un père et d’une mère.

Mes amis, parmi les piliers de notre République, il y a l’Ecole.

L’Ecole qui doit transmettre les savoirs fondamentaux autour desquels nous devons concentrer les efforts plutôt que de multiplier les activités périphériques. Et parmi ces savoirs fondamentaux, l’Histoire de France. Ses pages sombres, que nous savons regarder en face avec lucidité, ne doivent pas effacer ses pages lumineuses autour desquelles nous devons nous rassembler.

Je veux qu’on écrive notre récit national – je le demanderai à des académiciens de renom –  et qu’on enseigne ce récit à tous les enfants de France qui doivent être fiers d’être Français.

L’Ecole, j’entends la voir préparer nos jeunes à un métier, avec une valorisation massive de l’alternance, financée par tous les actuels emplois parking.

Ministre de l’Education Nationale sous Jacques Chirac, j’ai fait appliquer la loi d’interdiction des signes religieux à l’Ecole. Premier Ministre, j’ai fait interdire la Burqa. L’école doit incarner la République et puisqu’il faut des repères pour cela, j’instaurerai l’uniforme scolaire afin que tous les élèves, de toutes origines et de toutes classes sociales, soient tous égaux et tous français.

La sécurité doit être partout et pour tous, avec des forces de l’ordre modernisées, une Justice ferme et rapide, la construction de nouvelles prisons.

Sur ce sujet, tous les candidats disent à peu près la même chose, mais ce qui importe sur c’est l’action de fond, c’est la résolution calme et implacable de l’Etat.

Ce n’est pas en proposant après chaque attentat le vote de nouvelles lois pour remplacer celles qu’on n’applique pas que l’on assurera la sécurité des Français. Les policiers et gendarmes que j’ai rencontrés à maintes reprises ne demandent pas des lois, ils demandent de la considération, des moyens pour agir, et des sanctions pénales qui ne trainent pas.

L’unité nationale commande une immigration strictement contrôlée, réduite à son minimum, choisie par quotas, obéissant au devoir pour les étrangers de se plier à une langue, à des mœurs, à 2000 ans d’histoire.

C’est une question d’unité mais aussi de respect car le dernier arrivé dans la demeure ne doit pas se croire maître chez les autres.

Depuis longtemps, je dis que le monde est miné par un mouvement qui s’étend de l’Afghanistan au Nigéria : le totalitarisme islamique nous a déclaré la guerre, et il a ses adeptes parmi nous.

En juillet 2012, j’ai appelé François Hollande à se rapprocher de la Russie pour trouver une issue à la guerre en Syrie.

J’étais seul à le faire, souvent critiqué par mes amis, et aujourd’hui je vois Moscou et Washington négocier ensemble dans le dos de la France…

Pardonnez-moi cet excès d’immodestie, mais en matière de politique étrangère et de défense, j’y vois plus clair que certains qui prennent leurs instructions dans les cercles de l’OTAN ou les salons parisiens. La politique étrangère est un rapport de force où l’on défend les intérêts de la France. Quand on fait la guerre, on choisit ses alliés, quels qu’ils soient, pour détruire l’adversaire.

J’ai réclamé la réorganisation de nos services de renseignement, l’application stricte du code pénal qui permet de condamner jusqu’à trente ans de prison tous ceux qui entretiennent des relations avec l’ennemi, c’est à dire l’Etat islamique, l’aggravation des peines pour consultation des sites internet djihadistes, la création d’une véritable armée pour combattre sur le théâtre numérique.

J’ai réclamé le contrôle administratif du culte musulman tant que son intégration dans la République ne sera pas achevée.

Je veux la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du « salafisme » ou des Frères musulmans et la clarification de nos relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui abritent les penseurs de l’Islam radical et les sinistres promoteurs du « burkini ».

Moi je ne parle pas de lutte abstraite contre les communautarismes pour ne pas nommer le problème concret que nous avons avec une branche radicale de l’Islam. Les catholiques, les protestants, les juifs, les bouddhistes, les sikhs, ne menacent pas l’unité nationale.

Cessons donc de faire croire qu’il faut durcir les règles de la laïcité au prix d’atteintes inacceptables à la liberté religieuse alors que seule la poussée intégriste qui enflamme le monde musulman est une menace pour notre société.

En juin 2015, ici-même, j’avais réuni tous les amis des chrétiens d’Orient. J’ai pris leur défense car si la France n’est pas à leur côté qui le sera ? De quoi sont-ils coupables tous ces innocents, sommés de se parjurer, de fuir leurs terres ou de mourir ? Ils ne sont coupables de rien, simplement d’être fidèles à leur foi !

La minorité chrétienne résiste et son combat transcende sa propre cause, car ce qui est en jeu, c’est le combat de la pluralité, c’est le combat de la tolérance, c’est le combat pour la liberté contre l’oppression.

Souvenons-nous du pasteur Martin Niemöller et de son terrible poème écrit en 1942… Qu’il me soit permis de l’actualiser.

« Lorsque les fanatiques ont chassé les chrétiens, je n’ai rien dit, je n’étais pas croyant. Lorsqu’ils qu’ils ont créé leur califat, je n’ai rien dit, j’étais de l’Occident. Lorsqu’ils ont masqué le visage des femmes, je n’ai rien dit, j’étais un homme. Lorsqu’ils sont venus me menacer, il ne restait plus personne pour se battre avec moi .»

Oui, si par faiblesse, par manque de clairvoyance diplomatique et militaire nous continuons d’hésiter, alors la liste des victimes s‘allongera car telle est la logique du totalitarisme. Et plus cette logique intégriste avancera, plus notre monde se fermera.

Sunnites, chiites, chrétiens, chacun se recroquevillera sur sa communauté, sur son territoire, sur ses dogmes. Il en sera alors fini de ces passerelles qui nous lient. Le temps des « tribus » sera revenu ! Tel est le scénario catastrophe que le prochain président de la République devra enrayer avec courage et clairvoyance.

Notre monde est tiraillé entre fanatisme et mercantilisme. D’un côté le djihad, de l’autre le matérialisme… Je refuse ce duel mortifère. L’Homme n’est ni une machine à tuer, ni une machine à consommer.

Nos sociétés modernes ne doivent pas perdre de vue l’essentiel : la vie est sacrée, le bonheur est une quête, la liberté est un combat, l’espérance récompense les cœurs justes.

La force de la France dépend de sa force d’âme.

Mon programme se fonde sur trois valeurs : la liberté, la responsabilité, l’autorité.

La liberté est ce qui remettra notre pays sur les rails du progrès et de la prospérité.

Je suis pour un capitalisme créateur de richesses et outil d’émancipation pour les plus faibles.

Mais je suis contre le capitalisme de connivence

Celui où des lobbies obtiennent des avantages. Où des groupes d’intérêt négocient des privilèges. Où chacun essaye d’influencer l’autorité publique, au détriment de l’intérêt général.

La liberté économique, ce n’est pas la précarité. C’est la liberté d’entreprendre, d’inventer, d’innover qui finance la solidarité, non le contraire.

La liberté n’est pas seulement efficace : elle est aussi morale. Que chacun puisse aller au bout de ses mérites, de son courage, de ses rêves, est conforme à la justice et à la morale.

La liberté est le premier des droits de l’homme. Elle est au cœur du projet français.

Nous sommes le pays qui a fait le plus de révolutions depuis deux-cent ans. Depuis des siècles, nous rejetons inlassablement l’oppression.

Nos grands penseurs, philosophes, écrivains, romanciers inspirent, partout dans le monde ceux qui rêvent de liberté. La France incarne l’espoir pour tous les peuples bâillonnés.

Tendez l’oreille, voici ce que Victor Hugo écrivait en 1876 :

« Que prouvent les carcans et les chaînes ? Qu’il faut que les peuples soient libres. Que prouvent les sabres et les mitrailles ? Qu’il faut que les peuples soient frères. Que prouvent les sceptres ? Qu’il faut des lois. Les lois, les voici : liberté de pensée, liberté de croyance, liberté de conscience ; liberté dans la vie, délivrance dans la mort ; l’homme libre, l’âme libre ».

La liberté a un corolaire : la responsabilité.

Il est juste que chacun assume les conséquences de ses choix.

Une entreprise qui pollue doit en payer les conséquences. Un délinquant qui viole la loi doit en subir les conséquences. Un dirigeant politique qui échoue doit assumer.

Choisir ses actes et ne pas se dérober : c’est la noblesse de l’humanité.

L’autre corolaire de la liberté, c’est l’autorité, sans laquelle la liberté n’est que désordre et chaos.

Le politiquement correct veut nous faire confondre autorité et autoritarisme. On a sombré dans le conformisme, dans la négation du réel.

On ne combat pas un mal en refusant de l’identifier, de l’appeler par son nom.

Daesh n’est pas une marque : c’est l’Etat islamique !

Un djihadiste n’est pas un « déséquilibré » : c’est un terroriste !

Un délinquant n’est pas un « jeune des quartiers » : c’est un délinquant !

La République doit parler clair et être sévère.

Certains cherchent à nous anesthésier face aux dangers qui nous guettent. Face à tout ce qui menace nos idéaux, notre justice, notre civilisation, je refuse tout angélisme, toute naïveté.

Je veux rétablir l’autorité de l’Etat, l’autorité de la loi, la nécessité de l’ordre.

Comme le prévoit le code pénal, toute personne entretenant la moindre relation avec les totalitaires islamiques doit être être sanctionnée avec la plus grande sévérité.

Aucune agression, aucune insulte envers un représentant des forces de l’ordre, du corps professoral, ne devrait jamais être tolérée !

Ce triptyque, liberté, responsabilité, autorité, je l’oppose à la tentation du désespoir, présente chez nombre de nos concitoyens. Je l’oppose à la faillite morale de certaines élites.

Je le dis sans ambages, elles se sont trompées sur tout.

L’insécurité ? A les entendre, c’était juste un sentiment !

L’immigration ? C’était une aubaine !

Le chômage ? C’était la faute aux entrepreneurs !

L’Europe ? C’était une évidence !

Le communisme ? Un rêve déçu !

Le capitalisme ? Un mal absolu !

Le marché fonctionne mal ? Ils proposent de l’achever à coup de normes et d’impôts !

La mondialisation est un risque ? Ils disent « oublions-la en nous recroquevillant sur nous-mêmes » !

Nos concurrents font mieux que nous ? Il faudrait qu’on se rassure en refusant de comprendre pourquoi.

Nos concitoyens demandent des repères et des valeurs ? Ils les regardent avec pitié ! Ils réclament de l’ordre? Ils se font traiter de fascistes, c’est tellement plus simple !

Les Français se demandent si notre pays est encore souverain ? Ils ignorent leurs doutes et les traitent avec condescendance.

Entre indifférence, arrogance et idéologie, notre démocratie s’est fourvoyée. On a nié les problèmes, menti sur leurs causes, sollicité des boucs émissaires, détourné l’attention.

Aujourd’hui, nous devons tout reconstruire.

Renverser le carcan de la bureaucratie, des normes imbéciles, des procédures étouffantes, de la fiscalité confiscatoire.

Mettre à bas les fausses valeurs.

Réhabiliter le bon sens et les principes de justice qui fondent notre civilisation.

Retrouver une forme d’humanisme exigeant, qui ne prend pas l’être humain pour un robot, qui considère la vie comme une chance, l’effort comme une noblesse, la difficulté comme une occasion de dépassement, l’Histoire de France comme un combat pour la libération de l’Homme.

Mes amis, l’échéance de 2017 sera décisive. Cette primaire constitue la première étape.

Il ne s’agit pas de désigner le président du parti des républicains ; il ne s’agit pas d’un casting. Il vous faut choisir l’homme et le projet qui répondent aux exigences de notre temps.

J’ai une vision pour mon pays et je sais ce qu’il doit être à l’avenir : innovant, ouvert à l’initiative, uni autour de ses valeurs fondamentales.

Et parmi ces valeurs, je vois l’Europe repensée autour d’un nouveau tandem franco-allemand, une Europe politique, respectant notre souveraineté, capable de se défendre, capable de résister à la suprématie du dollar, capable d’exiger de la Chine le respect de la réciprocité.…

D’ici 10 ans, nous devons être la première puissance européenne, et je nous en donnerai les moyens.

J’ai une longue expérience du pouvoir : je sais comment on réforme, à quel rythme, avec quelle équipe.

Cinq années à Matignon et tant d’années passées à diriger des collectivités locales sont plus précieuses que toutes les grandes écoles d’administration que je n’ai pas faites.

Mon projet est précis, il est chiffré, il est radical parce que la situation doit être radicalement changée : je sais ce que seront chacun des 100 premiers jours du prochain quinquennat, et j’ai la conviction qu’ils entameront un redressement rapide et bénéfique à tous.

Maintenant, je dis aux Français qu’il faut passer aux actes.

Que toutes celles et tous ceux qui attendent un discours de vérité, qui veulent des vraies réformes, s’engagent aujourd’hui.

Je dis aux Français prenez le pouvoir ! Prenez le pouvoir pour imposer un vrai débat. Prenez le pouvoir pour imposer un vrai projet.

Prenez le pouvoir pour montrer que la droite et le centre sont bien plus qu’un parti.

Prenez le pouvoir et faisons gagner ensemble ce que vous avons de plus cher en nous : la France !

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