Étiquettes
L’ancien président israélien, décédé à 93 ans, avait signé un accord secret avec le ministre de la Défense sud-africain en 1975.
Ancien président d’Israël (2007-2014) après avoir été dix-huit fois ministre ou Premier ministre, Shimon Peres est décédé le 28 septembre. De nombreux médias, lui ont rendu hommage en mettant en avant sa recherche de la paix avec les dirigeants palestiniens ou sa grandeur d’homme d’Etat.
Mais l’ex-président d’Israël a aussi mené des actions plus sombres. En 1975, il est ministre de la Défense de l’Etat hébreu et se rend en Afrique du Sud, en pleine période d’apartheid, il y rencontre plusieurs leaders du régime, comme le montre une photo de l’époque.
Shimon Peres, man of peace, meeting w/ white supremacist propaganda and intel chiefs of apartheid South Africa. He offered them nukes.
«Shimon Peres, l’homme de paix, lors d’une rencontre avec le chef de la propagande du régime suprémaciste blanc et avec les chefs des services de renseignement du régime de l’apartheid sud-africain. Il leur a offert des têtes nucléaires.»
«Trois tailles d’ogives»
Shimon Peres s’entretient également avec son homologue sud-africain PW Botha, qui deviendra ensuite président d’un régime totalitaire à bout de souffle, entre 1984 et 1989.
La réunion entre les deux hommes est ultra-secrète, comme le racontait le média britannique The Guardian en 2010. PW Botha demande à son homologue israélien de lui vendre des têtes nucléaires. Shimon Peres accepte et lui propose «trois taillesd’ogives». Un accord de coopération militaire secret est également signé entre les deux pays.
Architecte du programme nucléaire israélien
Les écrits publiés par Polakow-Suransky datent la réunion secrète entre Shimon Perès et PW Botha au 31 mars 1975. Parmi les personnes ayant assisté à la rencontre, le chef militaire sud-africain RF Armstrong avait produit un mémo dans lequel il pointait les avantages que l’Afrique du Sud pourrait tirer d’une vente de missiles balistiques Jericho, fabriqués par Israël, à condition que ces derniers soient équipés d’une charge nucléaire.
Shimon Peres souhaitait garder secret ces négociations en raison des discussions menées à l’époque à New York sur la non-prolifération des armes nucléaires au Moyen-Orient, analyse The Guardian.
L’ancien président de l’Etat hébreu «est l’un des architectes du programme nucléaire israélien, qui s’est développé avec deux centres de recherche nucléaires», rappelle Le Monde. C’est lui qui avait convaincu Ben Gourion, le fondateur d’Israël, de lancer un programme nucléaire, contre l’avis des scientifiques de l’époque. Une vérité qui n’est pas à mettre dans la colonne des actions pour la paix réalisées par Shimon Peres.
