La presse et les sondages saluent le calme et la bonne connaissance des dossiers du colistier de Donald Trump, tout en relevant ses divergences avec le milliardaire américain.

And the winner is… Mike Pence ! Selon un sondage réalisé par CNN/ORC, le colistier de Donald Trump a remporté cette nuit le débat entre les candidats à la vice-présidence des Etats-Unis avec 48% des voix contre 42% pour son adversaire démocrate Tim Kaine.

De quoi donner du baume au coeur au milliardaire américain, empêtré dans le scandale de sa feuille d’imposition révélé par le New York Times et critiqué vertement la semaine dernière pour son manque de préparation lors du débat face à sa rivale Hillary Clinton.

La prestation de Mike Pence a également été louée par les principaux commentateurs de la politique américaine. Il faut dire que le gouverneur de l’Indiana, avocat de formation et ex-animateur d’un programme politique à la radio, s’était donné les moyens de ses ambitions en préparant cette échéance pendant cinq jours.

Un candidat calme et rassurant

« Kaine paraissait « sur-caféiné » ; Pence a semblé plus calme et rassurant », analyse Edward Mejia Davis de CNN, insistant sur l’agressivité dont a fait preuve le démocrate Tim Kaine, pourtant réputé pour sa modération.

Un avis partagé par April Reign du site BroadwayBlack.com, qui constate : « J’aurais souhaité que Kaine n’interrompe pas si souvent Pence. Parce qu’il était clairement mieux préparé et aurait pu attendre afin de mieux porter ses coups ». De son côté, Matt Viser du Boston Globe estime que « Kaine a fait un meilleur travail pour défendre Clinton que Pence pour défendre Trump. Mais, d’un point de vue du style, Pence a probablement gagné ».

La défense de Trump n’est pas toujours chose aisée pour le modéré Mike Pence. C’est d’ailleurs pour rassurer les républicains classiques qu’il avait été choisi pour le poste de vice-président. Aussi a-t-il préféré, lors du débat, dresser l’inventaire des années Obama à la Maison-Blanche, dont Hillary Clinton est comptable en sa qualité d’ancienne secrétaire d’Etat (2009-2013).

Divergences Pence-Trump

Le site internet Vox insiste pour sa part sur les divergences idéologiques entre Pence et Trump. « Je comprends pourquoi ce débat fait penser aux républicains (classiques) qu’ils aurait dû nommer Pence (comme candidat à la présidence). Mais je ne vois pas comment ce débat pourrait les convaincre de voter Trump », ironise Ezra Klein.

« Ce débat entre les vice-présidents prouve qu’un républicain normal aurait pu vaincre Hillary Clinton en 2016 », veut de son côté croire David Rennie, dont le magazine The Economist s’est inquiété ouvertement ces derniers mois des conséquences d’une victoire de Donald Trump en novembre prochain.