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INVITÉ RTL – Pressenti pour devenir président de la Fondation de l’islam de France, l’ancien ministre s’exprime au micro de RTL sur la capacité de daesh a survivre aux attaques de ses ennemis.

« Le monde musulman, c’est 1,8 milliard d’hommes. Ce qu’il se passe à Mossoul est la conséquence des deux guerres du Golfe et de la destruction de l’État irakien. Mossoul faisait partie de la zone sunnite, le gouvernement de Bagdad est sous influence chiite, (…) nous sommes dans un état de liquéfaction de l’État irakien qui est le produit d’une intervention déstabilisatrice« , éclaire l’ancien ministre.
« Nous sommes menacés de guerre civile »
La réelle difficulté de cette bataille, outre le million et demi de civils en danger dans la ville, est qu’il n’y a pas de solutions pour l’après-Mossoul. « Politiquement, il n’y a pas d’accord entre l’armée irakienne, les Kurdes, les milices chiites et les brigade sunnites, détaille Jean-Pierre Chevènement. La bataille peut être gagnée dans un premier temps mais elle risque d’être suivie par des conflits de moindre importance mais très pénalisants pour la population de Mossoul ». Toutefois, il estime cette intervention nécessaire. « C’est un moment important, car Daesh est né en Irak et non en Syrie, ne l’oublions pas« .
En France, ce contexte géopolitique mondial n’est pas sans conséquences. « Nous sommes devant une période difficile, il faut s’y préparer, y compris mentalement », prévient Jean-Pierre Chevènement. Celui-ci dépeint un « avenir inquiétant pour la France ». « Nous sommes menacés de guerre civile (…), c’est le but de Daesh, affirme-t-il. L’ennemi ce n’est pas l’islam. Ce qui pose problème est une mondialisation devenue folle ». La globalisation a, selon lui, marginalisé l’Europe.
Comment intervenir dans les pays sous emprise de Daesh ? « Al-Qaïda ou daesh, c’est la même chose », lance Jean-Pierre Chevènement, affirmant que soutenir l’un est aussi grave que soutenir l’autre. Celui-ci s’en prend également aux sanctions lancées contre la Russie qui sont, selon lui, « imposées par les États-Unis et constituent une erreur ». « Il faut s’entendre avec la Russie avec laquelle nous avons des intérêts communs », conclut-il sur le chapitre du conflit syrien.