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Alain Juppé, François Fillon, Nicolas Sarkozy, primaires de la droite, programme
Par Jean-Baptiste Garat
VIDÉO – Invité du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro», le candidat à la primaire de la droite dénonce «le programme flou» de Juppé et compare le choc fiscal de Sarkozy à celui de Hollande.
La cote de François Fillon a repris quelques couleurs depuis le débat, il y a dix jours, entre les différents candidats à la primaire. L’ancien premier ministre s’en réjouit, mais n’entend pas s’arrêter là. «Je n’ai pas de doute sur ma présence au second tour de la primaire», a-t-il ainsi lancé dimanche sur le plateau du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro». De la troisième place, pour laquelle il se bat avec Bruno Le Maire, à la qualification au second tour face à Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy, il y a pourtant un gouffre. «Tous les pronostics seront déjoués, c’est le pronostic que je fais», assure pourtant le député de Paris.
Il lui faudra pour cela passer devant l’un des deux favoris. «Ça peut être l’un et l’autre», souligne-t-il en prenant soin de les renvoyer dos à dos. L’ancien premier ministre brocarde le «fantasme du parasitage par les électeurs de gauche» dénoncé par Sarkozy. Dans le même temps, Fillon s’interroge sur les «tractations», les «accords électoraux en vue de la présidentielle». «Est-ce que François Bayrou sera au gouvernement, est-ce qu’il sera premier ministre si Alain Juppé est élu président de la République? Ce n’est pas une question mineure, lance-t-il. S’il y a un accord électoral avec le centre avant la primaire, cela me semble étrange et cela ne me semble pas le sens de la primaire.»
Les attaques se poursuivent dans le détail du programme que François Fillon défend en le comparant aux propositions de ses concurrents. Ou à leur bilan. La grogne des policiers lui inspire un commentaire sur les résultats du quinquennat de Nicolas Sarkozy: «Je regrette que l’on n’ait pas réformé plus en profondeur notre système de sécurité», lance-t-il en plaidant pour une coordination accrue des différentes catégories de force de l’ordre. Il ne prévoit pas, en revanche, de hausses d’effectifs. «L’école va mal et on met des enseignants supplémentaires, ce n’est pas pour ça que l’école va mieux», explique-t-il. Il défend par ailleurs le démantèlement de la «jungle» de Calais et la création de centres d’hébergement des réfugiés sur le reste du territoire «en accord avec les élus locaux». Y compris, «bien sûr», à Sablé-sur-Sarthe, commune dont il a été maire. Pour contrôler l’immigration, Fillon prévoit la mise en place de quotas annuels, qui s’appliqueraient également au regroupement familial. «Interdire le regroupement familial totalement n’a pas de sens», ajoute-t-il en référence aux propositions de l’ancien président.
Sur le volet économique, Fillon n’est pas plus tendre avec les «programmes pas cohérents» de ses concurrents. «Juppé a un programme très flou et veut en dire le moins possible pour conserver sa place dans les sondages», juge-t-il. «Le choc fiscal proposé par Nicolas Sarkozy est inférieur à celui de François Hollande», moque-t-il ensuite. L’ex-premier ministre déplore également la «ruse» de l’ancien président, qui propose un passage de l’âge de la retraite à 64 ans quand les autres candidats «proposent la retraite à 65 ans», ou les «discours» qui restent sans lendemain. Par exemple, sur la réforme de la haute administration. «J’ai des souvenirs de 2007, il y a parfois un discours très violent contre certains responsables publics et on les voit finalement rester en place, regrette François Fillon. Contrairement à Nicolas Sarkozy, moi, je ne le dis pas, je le fais.»