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Les troupes d’élite irakiennes sont désormais positionnées à environ cinq kilomètres des quartiers est de la deuxième ville d’Irak, au dixième jour de l’offensive.
Photo: Ahmad Al-Rubaye Agence France-Presse Les troupes d’élite irakiennes sont désormais positionnées à environ cinq kilomètres des quartiers est de la deuxième ville d’Irak, au dixième jour de l’offensive.

Des combattants du groupe État islamique (EI) rasent leur barbe à Mossoul à l’approche des forces irakiennes qui ne sont plus qu’à quelques kilomètres de certains faubourgs du fief djihadiste.

Satisfaits des débuts de cette vaste offensive, les pays occidentaux impliqués tournent désormais leur attention vers Raqqa, le dernier bastion du groupe EI dans la Syrie voisine.Une opération « commencera dans les prochaines semaines », ont annoncé mercredi le chef du Pentagone, Ashton Carter, et son homologue britannique, Michael Fallon. « C’est notre plan depuis longtemps, et nous sommes capables de soutenir » à la fois les offensives sur Mossoul et sur Raqqa, a assuré M. Carter à Bruxelles.

 Près de Mossoul En attendant, les troupes d’élite irakiennes sont désormais positionnées à environ cinq kilomètres des quartiers est de la deuxième ville d’Irak, au dixième jour de l’offensive. Sur les autres fronts, les troupes engagées se trouvent à des distances plus éloignées, notamment au sud.

Face à cette avancée, les djihadistes de Mossoul s’adaptent.« J’ai vu des membres de Daech [acronyme arabe du groupe EI] et leur apparence a totalement changé », a témoigné un habitant de l’est de Mossoul contacté par l’AFP. « Ils ont coupé leur barbe et changé de tenue » pour se fondre dans la population, ajoute cet ancien entrepreneur se présentant comme Abou Saïf.

Les djihadistes changent d’apparence « parce qu’ils doivent avoir peur d’être pris pour cibles par des tireurs » ou « qu’ils se préparent à quitter la ville », pense-t-il.Selon des résidants et des responsables américains, de nombreux djihadistes ont par ailleurs quitté l’est de Mossoul pour rejoindre leurs places fortes sur la rive occidentale du Tigre, le fleuve qui traverse la cité.

Les habitants de Mossoul ont un accès limité ou nul à la télévision et Internet, mais disent entendre désormais clairement les combats sur les front du nord et de l’est. Ils témoignent aussi du passage au-dessus de la ville d’avions de la coalition internationale à une altitude plus faible que ces derniers jours.Déséquilibre

Sur le terrain, l’équilibre des forces est très désavantageux pour le groupe EI, qui s’appuierait sur quelque 3000 à 5000 combattants dans Mossoul même, soit environ 10 fois moins que les effectifs mobilisés par Bagdad et ses alliés.Mais l’avancée des forces irakiennes est rendue délicate et dangereuse par les tactiques de guérilla utilisées à grande échelle par les djihadistes, qui n’hésitent pas à sacrifier leur vie.

Le groupe EI utilise depuis une semaine « une quantité extraordinaire » d’armes à tir indirect (obus, roquettes…) et de voitures piégées, a relevé mardi le général Stephen Townsend, qui dirige la coalition.