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Alain Juppé, Bruno Le maire, François Fillon, Front National, Jean Francois Copé, Jean-Frédéric Poisson, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Sarkozy, primaire de la droite et du centre
Ce jeudi, François Fillon a tenté sa chance sur France 2. Compte tenu de son orientation plutôt libérale par rapport aux autres candidats – surtout économiquement, mais aussi politiquement du fait de ses positions légèrement moins autoritaires en termes de sécurité et de moeurs – Fillon n’aurait rien à gagner d’un élargissement de l’électorat.
Il grapille son retard…

Fillon vise à représenter la frange de la droite libérale française et lui donner du poids pour la suite. Un libéralisme, cependant, qui reste, de son propre aveu, « non idéologique ». Crédit ERIC FEFERBERG / AFP
La primaire ouverte du centre et de la droite française est vraisemblablement l’élection la plus importante de l’année. Presque tous les sondages indiquent que, quelque soit le gagnant, il n’aurait aucune difficulté à parvenir au deuxième tour, et, au second tour, il l’emporterait face à n’importe quel autre candidat.
Son ouverture est donc un pari : tous les Français auraient toutes les raisons de vouloir peser sur cette élection et choisir leur candidat.
Il est vrai que voter coûte 2 euros et qu’il faut déclarer une allégeance aux valeurs de la droite et du centre. Ce qui explique que ce sont surtout les électeurs de la droite modérée qui sont mobilisés, avec un duo qui se détache : Juppé, plutôt privilégié par l’électorat centriste, et Sarkozy qui, lui, mobilise plutôt l’aile droite de son parti.
Les autres candidats ont-ils encore une chance ? Pour répondre à cette question, il faut imaginer deux scénarios: le premier est un changement d’opinion des électeurs qui, aujourd’hui, ont l’intention de voter. Le deuxième est lié à une participation plus élevée que celle qu’on attend, avec l’intervention des électeurs de gauche et d’extrême droite.
Qui bénéficierait d’un élargissement de l’électorat ? Juppé, à gauche, et Sarkozy, à droite, pourraient en bénéficier, contrairement à Fillon. Et si Le Maire et Copé continuent à courtiser l’électorat frontiste, les candidats qui pourraient motiver, pour différentes raisons, les électeurs de gauche – Poisson et Kosciusko-Morizet -ne semblent pas décoller. La concurrence est donc plus forte à droite qu’à gauche.
Cela, encore, s’explique par la déclaration sur l’honneur que chaque électeur doit faire: « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. ». Cette déclaration inclue implicitement les électeurs du Front National, mais exclue les électeur du parti socialiste. Et, paradoxalement, cela va bénéficier au candidat qui plaira le plus aux socialistes, du fait d’une bataille à droite pour obtenir les votes frontistes.