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François Fillon était nettement en tête du premier tour de la primaire de la droite et du centre, avec 44,1% des voix, devant Alain Juppé (28,6%) et Nicolas Sarkozy (20,6%), selon des résultats provisoires portant sur 9499 bureaux de vote communiqués ce dimanche soir.

Affluence record

Plus de 2,5 millions de personnes avaient participé dimanche à 17h à la primaire de la droite et du centre en vue de l’élection présidentielle de 2017, a annoncé le président du comité d’organisation du scrutin.

« Nous avons eu 70% des bureaux de vote qui ont réussi à nous transmettre leur participation à 17h, c’est-à-dire précisément sur les 10.228 bureaux de vote, 7.165 bureaux », a dit Thierry Solère à la presse à Paris.

« A 17h, nous avons eu 2.501.481 électeurs », a-t-il ajouté,faisant état d’une « affluence considérable ».

Le décompte des voix, alors que les bulletins de 9499 bureaux de vote sur 10229 ont été comptés, affichait dans la nuit de dimanche à lundi ce résultat:

François Fillon, en première position, a recueilli 44,1% des suffrages et Nicolas Sarkozy seulement 20,6%, derrière un autre de ses ministres, Alain Juppé (28,6%). Suivent très loin derrière Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6%), Bruno Le Maire (2,4%), Jean-Frédéric Poisson (1,5%) et Jean-François Copé (0,3%).

L’ex-président Sarkozy a d’ailleurs reconnu sa défaite et dit soutenir Fillon. Juppé a quant à lui déclaré que le second tour sera une autre surprise.

Une chose est sûre, le premier tour de la primaire de la droite a été marquée par une forte mobilisation des électeurs, avec 3,9 à 4,3 millions de participants selon une projection faite à la fermeture des bureaux de vote. Les organisateurs de la primaire ont salué « une formidable participation ».

« Les gens savent que c’est important car le candidat qui sera choisi aura des chances d’être élu en 2017 », a expliqué à l’AFP la présidente d’un bureau de vote à Nice (sud-est), Madi Latil.

Compte-tenu de son impopularité et de ses divisions, la gauche au pouvoir risque d’être éliminée dès le premier tour en avril 2017. Le duel final pourrait donc, selon les sondages, se jouer entre le candidat de la droite, sorti de cette primaire, et Marine Le Pen, la chef de l’extrême droite.

Cette configuration a probablement poussé les électeurs de gauche à se déplacer dimanche pour donner leur avis -leurs voix représenteraient 15% des votes exprimés dimanche, selon des estimations données par la télévision BFM.

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Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, 71 ans, a longtemps été donné favori par les sondeurs. Ancien Premier ministre de Jacques Chirac entre 1995 et 1997, il a mené bataille sur une ligne pondérée, refusant de « courir » derrière le Front national (FN) de Marine Le Pen ou de « dresser le peuple contre les élites ». Ses détracteurs ont critiqué sa « campagne plan-plan, un peu provinciale », au fort goût de « tisane ».
A l’inverse, l’ancien président Nicolas Sarkozy, 61 ans, battu en 2012 par le socialiste François Hollande, a mis un sérieux coup de barre à droite pour reconquérir le pouvoir. Se présentant comme le « défenseur de la majorité silencieuse », il a centré son discours sur l’autorité, la sécurité, l’identité, l’islam, l’immigration.
Ce positionnement a renforcé son image clivante, réactivant le front « tous sauf Sarko » qui l’avait déjà privé de victoire en 2012.

‘Fillon président’

Finalement, c’est François Fillon, 62 ans, qui fut son discret Premier ministre sous sa présidence (2007-2012), qui a convaincu.

Anomalies

Selon l’Obs, il y aurait eu des anomalies dans un bureau de vote à Châteaurenard.

Première anomalie: le bureau de vote aurait ouvert ses portes à 7h50, soit 10 minutes avant l’heure officielle, sans explication.

Deuxième anomalie: l’assesseur représentant François Fillon n’a pas pu entrer dans le bureau de vote pour remplir sa mission de surveillance ce dimanche matin. La Haute autorité a été saisie afin de vérifier ce qu’il s’est passé.

Longtemps marginalisé par le duel annoncé Juppé-Sarkozy, cet homme discret et austère a déjoué les pronostics, au terme d’une fulgurante progression dans les sondages ces derniers jours.
Cet catholique, père de cinq enfants, porte un projet très libéral sur le plan économique et conservateur sur les questions de société. Il propose notamment de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires et d’amender la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.

« Je pensais accorder mon vote par anti-sarkozysme à Alain Juppé mais j’ai changé et décidé de voter pour François Fillon, je me suis plus retrouvé dans sa démarche », expliquait Gérard, électeur lyonnais (centre-est) de 65 ans.
L’annonce des premiers résultats partiels a été accueillie par une explosion de joie au bar Le Dauphine, à Paris, quartier général de François Fillon, qui attend les résultats chez lui. « Fillon, Fillon, Fillon », « Fillon président!! », scandaient militants et sympathisants. Les résultats complets sont attendus dans la nuit.

Pour participer à cette primaire, il fallait signer une charte engageant à partager les valeurs « de la droite et du centre » et verser deux euros. L’importante mobilisation est donc une bonne nouvelle pour le parti, dont les finances sont exsangues.
Avant même les résultats définitifs, le processus de ralliement s’est engagé. L’ancien ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a appelé à voter François Fillon au second tour de la primaire, prévu dimanche prochain.

Sarkozy quitte la politique après son échec

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a annoncé dimanche son retrait de la vie politique après avoir reconnu sa défaite dès le premier tour de la primaire de la droite, qui signe son échec à reconquérir le pouvoir en 2017.

« Il est temps pour moi d’aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique », a-t-il déclaré dans une brève allocution, prenant acte de « la volonté des électeurs « de choisir pour l’avenir d’autres responsables politiques ».

L’ancien chef de l’Etat (2007-2012) a indiqué qu’il voterait pour son ancien Premier ministre, François Fillon, au second tour du scrutin face au maire de Bordeaux (sud-ouest) Alain Juppé.

« J’ai beaucoup d’estime pour Alain Juppé mais les choix politiques de François Fillon me sont plus proches », a-t-il expliqué en référence au programme libéral sur le plan économique et conservateur sur les questions sociales de son ancien chef de gouvernement.

Nicolas Sarkozy, 61 ans, qui a mené une campagne très à droite, se posant en candidat « de la majorité silencieuse » contre les élites, a appelé ses supporteurs à « ne jamais emprunter la voie des extrêmes » en allusion au parti d’extrême droite Front national (FN).

« Bonne chance à la France, bonne chance à vous mes chers compatriotes, soyez certains que Français je suis, Français je reste et que tout ce qui de près ou de loin touche à la France, me touchera toujours personnellement », a déclaré Nicolas Sarkozy, manifestement ému.

« Je suis comme ça, on ne change pas, je n’ai aucune amertume, aucune tristesse, et je souhaite le meilleur pour mon pays pour vous mes chers compatriotes, et pour celui qui aura à conduire ce pays que j’aime tant, la droite a donné une bonne image, j’ai été heureux de participer à ce combat, au revoir à tous. »

Personnalité très clivante, Nicolas Sarkozy suscite l’adoration des uns, mais un fort rejet chez de nombreux autres. Son positionnement à droite toute et son style combatif, jugé fébrile par ses détracteurs, a suscité un front « tous sauf Sarko » dès la campagne présidentielle de 2012, qu’il avait perdue face au socialiste François Hollande.

Cinq ans plus tard, il voulait prendre sa revanche, mais l’effet « blast » qu’il avait annoncé n’a pas eu lieu.

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