Étiquettes
Il y a ceux – assez nombreux – qui peuvent trouver avantage à cette nouvelle donne à droite, et ceux pour lesquels cela ne changerait pas grand-chose.
Les plutôt satisfaits. En tête de cette liste, Marine Le Pen. La présidente du FN aurait aimé affronter Sarkozy au second tour en mai prochain et s’attendait à Juppé. Elle et son état-major ont vite réalisé que la surprise Fillon ne les desservait pas du tout. Les lieutenants de la dirigeante frontiste ont tiré à boulets rouges, dès lundi matin, sur le « thatchérien » Fillon et son programme « ultralibéral », en des termes au moins aussi violents que ceux utilisés par la gauche et même la gauche de la gauche.
Le conservatisme sociétal de Fillon peut séduire la frange « catho tradi » (et libérale) du FN
Le raisonnement qui vaut pour la présidente du FN vaut aussi, à un degré moindre, pour Nicolas Dupont-Aignan, qui incarne aussi le souverainisme de droite anti-austérité. Mais lui n’a guère de chances d’être au second tour…
Autre gagnant possible de la « fillonisation » de la droite : Emmanuel Macron. Il peut espérer prendre une partie des voix qui se seraient portées sur Juppé (centristes modernistes, déçus du hollandisme, etc.). L’absence du maire de Bordeaux dans l’affrontement pour l’Élysée devrait accroître l’espace politique de l’ex-ministre de l’Économie.
Troisième bénéficiaire potentiel : le vainqueur de la primaire de la mouvance PS en janvier. Certes, la gauche de gouvernement est au 36e dessous et ses perspectives d’accession au second tour sont quasi nulles. Mais, pour rebooster son électorat et espérer un miracle, rien ne vaut un adversaire estampillé « bonne vieille droite réac ». Valls, Cambadélis et d’autres ont commencé à cogner…
Ceux à qui cela ne fait ni chaud ni froid. Pour Jean-Luc Mélenchon, Fillon ou Juppé, cela devrait être du pareil au même (« bonnet blanc ou blanc bonnet », disait le PCF en 1969 à propos du duel Pompidou-Poher). Idem pour les candidats d’extrême gauche (NPA et LO). Et, si la fibre écologiste semble encore moins développée chez Fillon que chez Juppé, cela n’ouvre pas pour autant un espace supplémentaire au Vert Yannick Jadot.