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‘interview accordée par Laurent Wauquiez  au Groupe EBRA

Qu’attendez-vous du débat ?

Il est urgent de reprendre de la hauteur, de la sérénité et de retrouver un esprit de modération. Cette primaire a été une très belle réussite avec des débats dignes, une forte participation, deux finalistes qui sont de très bons candidats. Mais ne gâchons pas tout dans la dernière ligne droite. Depuis lundi, certaines attaques, certaines caricatures sont inacceptables. La primaire est un projet d’alternance d’une famille rassemblée. Notre responsabilité, c’est de garantir les conditions du rassemblement après le second tour, de ne pas créer des blessures qui seront des fractures durables. Les Français ne supportent pas les divisions.

Vous visez Alain Juppé?

Non, mon sujet est globalement la tonalité de cet entre-deux tours qui ne convient pas du tout. Le ton n’est plus empreint de respect alors que les candidats portent deux projets différents mais respectables. Ce que l’on attend d’eux c’est expliquer, pas critiquer. Surtout ne donnons pas des armes à nos adversaires de gauche qu’ils tourneront contre nous. Ne mettons pas les socialistes en position d’arbitres d’une primaire de la droite et du centre, ne montrons pas l’image d’attaques, de violence, de divisions. On franchit la ligne rouge quand on reprend à l’intérieur d’une même famille un vocabulaire qui relève d’une caricature que fait la gauche quand elle nous attaque. Je dis stop. Compétition oui, division non.

Les projets et les « droites » des deux finalistes divergent ?

Les projets de François Fillon et d’Alain Juppé sont différents mais cohérents. Il faudra accepter le choix des électeurs qui vont dire quelle alternance de droite ils veulent, donc accepter le programme du vainqueur et élaborer la suite avec lui. On peut prendre exemple sur le comportement de Nicolas Sarkozy qui a forcé le respect par sa dignité dimanche soir. Aucune amertume, aucune aigreur, il a gardé en tête l’intérêt supérieur de la famille politique et de la France.

Vous souhaitez rester à la tête du parti après la primaire ?

Mon destin personnel n’a aucun intérêt, je n’attends aucun poste gouvernemental et ça me donne toute ma liberté. Je défends mes valeurs, ma région, et la cohésion de ma famille politique. Si j’interviens, c’est parce qu’on dépasse la ligne rouge, et que je veux que tout le monde retrouve ses esprits.

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