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![Fillon, un adversaire serieux pour la gauche[reuters.com]](https://i0.wp.com/static.latribune.fr/full_width/619764/fillon-un-adversaire-serieux-pour-la-gauche.jpg)
PARIS (Reuters) – François Fillon, jugé favori pour remporter dimanche l’investiture de la droite en vue de l’élection présidentielle de 2017, est un adversaire sérieux pour la gauche qu’il ne faut pas sous-estimer, estime Manuel Valls dans une interview publiée vendredi.
« François Fillon, pour la droite, c’est le négatif de Nicolas Sarkozy », souligne le Premier ministre dans les colonnes de Paris Normandie. « Il ne suscite pas les mêmes passions. Il véhicule, en tout cas aujourd’hui, une image de sang-froid et de dignité. »
« Par conséquent, François Fillon est un adversaire sérieux pour la gauche. Il ne faut pas le sous-estimer, bien au contraire, car il pourra rassembler la droite ».
L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy s’est qualifié à la surprise générale dimanche dernier pour le second tour de la primaire de la droite et du centre avec 44,1% des voix contre 28,6% pour Alain Juppé, qui était pourtant donné favori.
Lors du dernier débat télévisé jeudi soir, il a également été jugé plus convaincant que le maire de Bordeaux par 57% des Français selon un sondage Elabe publié dans la soirée.
Pour Manuel Valls, si François Fillon ne doit pas être sous-estimé en tant qu’adversaire, le projet qu’il porte « est un projet étriqué qui ne cherche pas à rassembler les Français ».
« C’est un programme injuste car il est dur pour les plus modestes – augmentation de la TVA – et généreux pour les plus riches – suppression de l’ISF », souligne le chef du gouvernement. « C’est un programme daté, libéral et conservateur, digne des années quatre-vingt. Ce n’est pas cela qu’il faut pour la France. »
Le Premier ministre fustige « un programme brutal qui s’attaque à notre modèle social, à l’État, aux services publics, aux fonctionnaires, aux policiers, aux enseignants, aux infirmières (et qui) met en cause le rôle des partenaires sociaux. »
(Marine Pennetier, édité par Pierre Serisier)