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Alain Juppé, alternance molle, François Fillon, France profonde, Nicolas Sarkozy, primaire de la droite

L’enjeu du dimanche 27 novembre pour le second tour de la primaire de la droite et du centre : la question de l’alliance au centre et celle des valeurs.
La stupéfaction ou l’émotion ? Quels sentiments marqueront le plus les Français à l’issue du premier tour de la primaire ? L’ébouriffant score de François Fillon, qui a pulvérisé les prévisions des sondages, ou la surprenante défaite de Nicolas Sarkozy et, tout aussi inattendu de la part d’un homme aussi éruptif, le ton émouvant de ses adieux qui a dû serrer plus d’un cœur, même parmi ceux qui ne le soutenaient pas ? Certainement, à tous points de vue, ces mêmes Français ont eu le sentiment de vivre un moment historique. Par une participation qui a surpris tous les observateurs, par la qualité du débat entre les grands ténors et par l’absence d’attaques au lance-flammes qui auraient pu compromettre l’unité de la droite. La dignité l’a emporté sur les passions qui, lors même qu’elles étaient sous-jacentes, n’ont donné lieu qu’à des piques à fleuret moucheté. Pas de vaisselle cassée, pas de chamailleries aux conséquences irréversibles n’ont assombri le camp des Républicains. Or c’était le principal écueil de la primaire. On sait en effet depuis longtemps – et la Ve République en contient assez d’exemples déprimants – que les querelles de personnes dissimulées sous les programmes ont copieusement déchiré les grandes figures politiques de la droite. C’était d’ailleurs un des ponts aux ânes du commentaire politique d’opposer la capacité de la gauche à se rassembler aux querelles inexpiables et aux rancœurs des concurrents du camp adverse.