Un documentaire qui, selon certains soutiens d’Alain Juppé, aurait nuit largement à la campagne d’Alain Juppé, renommé depuis « Ali Juppé » par une partie de la webosphère politique française. « On lui a reproché des compromissions avec l’islamisme et ça, ça a été un fil rouge de la campagne sur les réseaux sociaux, un fil rouge délétère qui a miné une partie de sa campagne » déclarait Valérie Pécresse, ralliée de dernière minute à M. Juppé.

Largement distancé au premier tour de la primaire des Républicains et excédé par cette polémique, Alain Juppé avait lui aussi réagi cette semaine : « Je voudrais attirer l’attention sur le Juppé-bashing. Qui a protesté contre l’odieuse campagne dont j’ai été l’objet pendant des mois ? On m’a d’abord accusé d’avoir construit à Bordeaux une gigantesque mosquée qui n’existe pas. Ensuite on m’a rebaptisé Ali Juppé, le grand mufti de Bordeaux, et dans la dernière période, j’ai été complice des salafistes et des antisémites ».

En juin 2016, nos confrères d’Info Bordeaux, qui ont été également parmi les premiers à s’interroger sur les relations entre Alain Juppé et les islamistes, publiaient un article intitulé : « Mosquée de Bordeaux : Les mensonges d’Alain Juppé » dans lequel ils mettaient en évidence un double jeu joué par le maire de Bordeaux concernant la grande mosquée de la commune, aux côtés de l’Imam Tareq Obrou.  Un imam épinglé, là encore par Info Bordeaux, dans un article intitulé Omar Djellil révèle la face cachée de Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux.

Nous vous proposons de visionner la vidéo ci-dessous, réalisée par Joachim Veliocas – que nous avions d’ailleurs interrogé récemment sur son nouvel ouvrage « mosquées radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit ». 

Des sorties explicites de Tareq Obrou

Si des rumeurs existent bel et bien sur un financement public direct de la prochaine Grande mosquée de Bordeaux, inventions sans fondement, en revanche, l’implication de la mairie est incontestable :

Le 9 janvier 2011 Juppé affirma clairement sur France 2  dans une émission sur l’Islam en Aquitaine :

« Nous sommes en contact permanent avec les promoteurs du projet c’est à dire l’Association des musulmans de la gironde [note: affiliée à l’UOIF, fédération islamiste proche des Frères Musulmans] , le recteur de la mosquée l’imam Tareq Oubrou et nous espérons que ce dossier va avancer (…) j’ai dit que je ferai  tout pour qu’un terrain soit disponible sur la rive droite c’est le site que nous avons choisi (…) j’espère que le projet pourra se concrétiser dans les prochains mois« 

Le 5 avril 2013, le quotidien Sud Ouest nous apprenait que le Qatar contribuerait à financer la Grande Mosquée :

« Une réunion a récemment rassemblé, à la mairie, les porteurs du projet, Alain Juppé et une partie de son équipe, et Philippe Courtois, directeur d’Euratlantique, le futur centre musulman se situant dans le périmètre de l’opération de réalisation de ce grand quartier d’affaires. Point par point, tous les volets du projet ont été abordés.(…)  Une délibération votée lors du dernier conseil d’administration d’Euratlantique prévoit que ce terrain, propriété de la Ville, puisse être cédé à la Fédération des musulmans de Gironde.(…) Le coût estimé du projet oscille entre 15 et 20 millions d’euros. (…) La fédération multiplie les contacts avec les donateurs potentiels et l’étranger : Qatar, Suède, Azerbaïdjan, Maroc, États-Unis… »

Problème, Tareq Oubrou défend la restauration du califat islamique transnational, car le « prophète était un chef d’État » expliquait-il par le passé, avant que sa médiatisation ne le pousse à cacher le fond de sa pensée. Dans un livre d’entretien paru à l’été 2013 (Le prêtre et l’imâm, Bayard), au même moment où les Frères musulmans  attaquèrent 80 églises pour se venger de la destitution de Morsi, Tareq Oubrou confirmait être encore membre de la confrérie islamiste ! Il a été décoré de la légion d’honneur par Alain Juppé, et entretient toujours des liens étroits avec ses camarades sulfureux de l’UOIF comme Amar Lasfar.

Dans une conférence apologétique sur Hassan Al Banna, fondateur des Frères musulmans, on l’entend expliquer :

« L’islam comme le veut le Coran touche à tous les domaines de la vie. C’est un État, c’est un pays […] il regroupe toute la communauté dans une géographie. Il n’y a pas de frontières […] la frontière entre deux pays est une hérésie méprisable en islam. Les Frères musulmans ne reconnaissent pas les frontières entre les peuples musulmans. »

Une dernière pépite de l’imâm de Bordeaux:

« Si le Coran a appelé à la guerre, c’est pour imposer la paix » (imâm Tareq Oubrou, France Culture, 20/11/2012.)

A l’heure actuelle, le projet de Grande mosquée de Bordeaux serait toutefois au point mort, faute de financements suffisamment. Mais l’ambition de sa construction est elle, bien réelle.

Pour plus d’informations détaillées, lire « Ces maires qui courtisent l’islamisme », (disponible en cliquant sur l’image ci-dessous)

Photo : DR
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