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Scénario de cauchemar pour le Parti socialiste ?
Scénario de cauchemar pour le Parti socialiste ? À moins de six mois de la prochaine élection présidentielle, on s’y dirige, non point au son du canon, mais à celui d’un vieux tromblon.
En effet, il subsiste, au PS, quelques vieux messieurs ayant encore de vagues notions d’histoire et qui se rappellent que pour la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière), 1969 fut non point année érotique mais celle de la débandade.
Petit rappel : Georges Pompidou est élu au second tour avec 58,21 % contre Alain Poher et ses 41,79 %. Le premier est le candidat de la droite et le second du centre droit. Et cette SFIO qui ne se rebaptisera Parti socialiste que deux ans plus tard, lors du fameux congrès d’Épinay ayant permis à François Mitterrand d’accéder à l’Élysée une décennie plus tard ? Son candidat, Gaston Defferre, se contentera d’un simple tour de piste avant sortie de route avec… 5,01 % des voix glanées au premier tour, alors que le communiste Jacques Duclos sauve l’honneur de la gauche, grâce à ses 21,27 %.
Une fois Gaston Defferre remplacé par François Hollande ou Manuel Valls, Jacques Duclos par Jean-Luc Mélenchon, on se fait une meilleure idée des affres dans lesquelles les socialistes sont actuellement plongés. Car à ce degré de capilotade, le PS d’aujourd’hui a tout de la SFIO d’hier : querelles et intrigues, alliances à revers et jeux pervers, désillusions et ambitions ; bref, une sorte d’assez joli boxon.
Ainsi, le possible affrontement à venir du président François Hollande et de Manuel Valls, son Premier ministre, paraît inéluctable, même en cas de rabibochage de façade – il est des plaies qui ne cicatrisent pas en un jour. D’où ce problème cornélien posé par Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, qui estime que si les deux entendaient concourir à la même primaire, l’un devrait illico quitter Matignon, tout en se demandant si l’autre, encore à l’Élysée, doit s’abaisser à cette même primaire. De son côté, Emmanuel Macron considère que « Manuel Valls a été trop loin ».
Et d’ajouter : « Ce n’est pas tenable, cette situation. Lorsque j’ai eu des désaccords, je les ai exprimés, puis j’ai pris mes responsabilités. En quittant le gouvernement. » Emmanuel Macron qui donne des leçons de loyauté politique, c’est un peu comme si Rocco Siffredi prodiguait des cours de flûte au collège de la Légion d’honneur.Pour tout arranger, deux autres gauches se déchirent en direct, dimanche soir, sur France 2, en pleine soirée électorale ; gauches qu’incarnent Jean-Luc Mélenchon et Daniel Cohn-Bendit, l’une sociale et nationale, l’autre libérale et libertaire. Le second commence par tutoyer le premier, lequel le renvoie illico dans ses cordes en ces termes : « Monsieur Cohn-Bendit, veuillez m’appeler par mon nom, s’il vous plaît. Nous ne sommes pas amis, vous le savez, ne jouons pas la comédie. »« Va te faire voir ! Je n’ai pas de question à poser. […] On s’est toujours tutoyés, s’il n’a pas envie, qu’il aille tutoyer Castro et qu’il me foute la paix », assure Dany le rouge… de colère. Ambiance sur le plateau et Laurent Delahousse encore plus décoiffé que d’habitude.
Si telle est la bande-annonce du film qui s’annonce, nul besoin d’être sondeur pour pronostiquer le flop électoral, lequel devrait néanmoins être compensé par un probable triomphe au box-office, propre à détrôner à la fois Grande Vadrouille, Visiteurs, Dîner de cons et Bienvenue chez les Chtis. En d’autres termes, ça monte en puissance, ça sent la gagne… Surtout, les gars, ne changez rien : ce serait dommage de briser une telle dynamique.
