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Par Denis Etienne

La lucidité est rarement l’apanage des locataires de l’Elysée, dont les conseillers ont aussi le rôle de bercer celui qui occupe le Palais. Mais le président, dorénavant sortant, a compris qu’aucune magie ne pouvait plus lui permettre de prétendre conserver la place. Hollande avait fait d’un chiffre-clé le pari essentiel de son quinquennat: l’inversion de la courbe du chômage. Celle-ci apparaît dérisoire, contestée, peu significative.

Les deux maux fondamentaux de la France sur le plan économique, nerf de la guerre, demeurent l’incapacité à trouver un régime des retraites durable et un code du travail qui favorise l’embauche par les patrons d’entreprise. Nicolas Sarkozy, malgré les impulsions de son premier ministre François Fillon, avait limé la première réforme; François Hollande, sous pression de la rue, a coupé les ailes de la seconde.

Il serait injuste de renvoyer le présent président aux oubliettes sans prendre acte de ses actions qui l’ont vu agir en homme d’Etat: de l’intervention au Mali jusqu’à sa réaction, fort digne, face aux attentats islamistes. Mais à six mois de l’élection présidentielle, le locataire de l’Elysée devait prendre acte d’une incapacité à renouer avec son électorat. A gauche, son premier ministre, Manuel Valls, sera plus crédible, alors qu’à droite, François Fillon s’est ouvert un boulevard.

Il faut surtout espérer que Marine Le Pen, peste brune déguisée en blonde, ne gravira pas les marches du Palais. Alors, merci, François Hollande! Mais surtout d’avoir choisi de partir alors qu’il est encore temps. (TDG)

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