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Présentée par François Ballarin

Bombardement en Syrie 2015 SAMEER AL-DOUMY AFP
Alors que le régime de Bachar al-Assad se rapproche de la victoire à Alep, Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris, estime que Damas et la Russie ont toutes les cartes en main.
Mercredi 7 décembre, les troupes loyalistes syriennes ont repris la vieille ville d’Alep. Les trois quarts de la cité sont désormais contrôlées par le régime de Bachar al-Assad. Les insurgés se retranchent maintenant dans la partie sud-est de la ville. Après la perte de la vieille ville, face aux avancées des militaires syriens et les frappes aériennes russes, les rebelles ont appelé à une trêve de plusieurs jours. La proposition, reprise par les pays occidentaux, a été refusée par Damas et son allié russe.
« La Russie avance ses pions »
Pour Didier Billion, directeur adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient, il est désormais trop tard. « Ce qui se passe à Alep est une tragédie« , explique-t-il. « Mais la coalition internationale a tergiversé depuis des mois« , ajoute-t-il.
Alep, bientôt aux mains des loyalistes, « c’est la Russie à la manœuvre qui pousse ses pions », estime Didier Billion. Il ajoute : « Moscou sait que les Etats-Unis, pris dans leur transition politique, ne réagiront pas ». Avec la reprise de la totalité de la ville, l’armée syrienne s’assure un succès politique, militaire et symbolique selon Didier Billion. « Damas et Moscou ont toutes la cartes en main », précise-t-il.
Il poursuit : « Alep constitue la deuxième ville du pays, considérée avant la guerre comme la capitale économique. » « Symboliquement, reprendre la ville aux des insurgés qui la contrôlaient depuis 2012, ce serait un coup certain porté aux rebelles », explique Didier Billion. « Cela ne devrait pas marquer la fin du conflit, mais les combattants hostiles au régime de Bachar al-Assad vont connaître une phase de démoralisation« , conclue-t-il.