Des combattants chiites de la coalition Hachd al-Chaabi font le signe de la victoire à l’arrivée dans un village au sud de Mossoul, le 31 octobre 2016. Photo AFP / AHMAD AL-RUBAYELes milices chiites irakiennes qui combattent les jihadistes de l’Etat islamique (EI) dans le secteur de Mossoul cherchent à les chasser d’une large bande le long de la frontière syrienne pour les empêcher de se regrouper dans cette zone désertique d’où il pourrait lancer une contre-offensive, a annoncé mardi un de leurs représentants.
Les Forces de mobilisation populaire (FMP), un groupement de milices soutenues par l’Iran qui participe à la reconquête de la métropole du nord de l’Irak entamée le 17 octobre, se sont déployées à l’ouest de la ville pour couper la route de la Syrie aux combattants de l’EI. Elles se sont emparées d’une base aérienne située au sud de Tal Afar, localité qui se trouve elle-même à 60 km à l’ouest de Mossoul, et ont effectué la liaison avec les peshmergas kurdes également engagés sur le front ouest.
« L’objectif principal est de (…) garantir que les terroristes perdent la capacité de se regrouper et de lancer des contre-attaques », a-t-il déclaré.
« Échapper à la mort et à l’enfer »
Des dizaines de villages qui se trouvent loin les uns des autres doivent selon lui être sécurisés, ce qui ralentit la progression des FMP. « Nous cherchons à prendre le contrôle de toutes les zones désertiques le long de la frontière syrienne », a ajouté Jafaar Husseini.
Depuis que les FMP ont isolé Mossoul de la Syrie, les habitants des quartiers tenus par l’EI font état de pénuries alimentaires et leur sort inquiète les organisations humanitaires. La ville compte un million d’habitants.
Dans les quartiers orientaux, les services antiterroristes des forces irakiennes progressent difficilement. Des civils ayant fui le secteur ont trouvé refuge dans les zones reconquises par l’armée. « Nous sommes très heureux, même si nous avons laissé tout ce que nous possédions derrière nous. Le plus important, c’est que nous ayons pu échapper à la mort et à l’enfer », se réjouit un habitant du quartier de Mouthanna, qui a pu s’enfuir avec ses proches.
« Une voiture piégée a explosé en face d’une maison, qui s’est effondrée sur ses habitants. Il y avait une famille de sept personnes, dont trois enfants, à l’intérieur. Nous avons dû creuser pendant deux jours pour sortir les corps », ajoute-t-il.