
Des milliers de Syriens traumatisés ont quitté lundi l’enclave rebelle assiégée d’Alep, une évacuation qui a favorisé un rare vote unanime à l’ONU sur la supervision par des observateurs de cette opération humanitaire complexe.
Encouragé par ces développements, l’émissaire des Nations unies Staffan de Mistura a annoncé « l’intention de l’ONU de convoquer des négociations à Genève le 8 février » entre les parties syriennes — régime et opposition — en vue d’un règlement politique du conflit.Assiégés pendant plus de quatre mois, des milliers de Syriens ont été évacués toute la journée. L’opération d’évacuation a débuté jeudi aux termes d’un accord entre la Russie et la Turquie, soutien de l’opposition armée, mais elle a été suspendue pendant le week-end après des accusations de violation de cet accord par les rebelles. Au total, au moins 14 000 personnes, dont 4000 insurgés, ont déjà quitté le réduit rebelle en direction d’autres zones insurgées du Nord, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Unité assombrie
Selon l’ambassadrice des États-Unis Samantha Power, 118 employés de l’ONU se trouvent actuellement à Alep-Ouest et pourront donc être rapidement déployés dans les quartiers concernés. « Notre objectif, c’est immédiatement ».Pour le président français François Hollande, l’adoption de la résolution « doit ouvrir la voie au cessez-le-feu et à la négociation de la solution politique ».
Dans ce contexte, Staffan de Mistura a annoncé son intention de convoquer des négociations intersyriennes le 8 février à Genève, mais on ignorait dans l’immédiat les éventuelles réponses des principaux protagonistes.Il reste au moins 7000 personnes dans l’enclave rebelle totalement ravagée après la dernière offensive aérienne et terrestre lancée le 15 novembre par le régime Assad et ses alliés. Une fois les évacuations terminées à Alep, le régime Assad devrait proclamer la « libération » de la ville, son plus important succès dans la guerre qui a fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011.