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Une vue générale du chantier de construction de colonies israéliennes à Efrat, en Cisjordanie occupée© Baz Ratner / Reuters   Une vue générale du chantier de construction de colonies israéliennes à Efrat, en Cisjordanie occupée

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté un projet de résolution réclamant l’arrêt de la colonisation israélienne, après que les Etats-Unis ont décidé de ne pas utiliser leur droit veto, mais de s’abstenir.

14 membres du Conseil de Sécurité se sont prononcés en faveur du projet de résolution réclamant l’arrêt de la colonisation menée par l’Etat d’Israël. Un seul pays, les Etats-Unis, s’est abstenu.

Le vote, qui a été accueilli par des applaudissements, avait été réclamé par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela. Ces quatre pays se sont impliqués après la volte-face du Caire qui avait proposé mercredi soir cette résolution rédigée par les Palestiniens et présentée au nom du groupe arabe à l’ONU. Mais l’Egypte avait demandé jeudi le report du vote initial, après une intervention du président élu américain Donald Trump auprès du président Abdel Fattah al-Sissi.

Ce texte qui exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », a déclenché une offensive diplomatique de la part de l’Etat hébreu qui s’est immédiatement tourné vers son allié américain. Washington a en effet utilisé son droit de veto trente fois pour bloquer des résolutions concernant Israël et les Palestiniens, selon l’organisation Security Council Report.

Donald Trump qui avait très vite plaidé pour un veto américain dans une rare prise de position pour un président élu, a alors appelé le président Sissi, selon un communiqué de la présidence égyptienne. « Les deux dirigeants se sont mis d’accord sur l’importance de donner à la nouvelle administration américaine (que dirigera M. Trump à partir du 20 janvier) une chance de gérer tous les aspects de la cause palestinienne pour arriver à un accord complet » sur le dossier, d’après ce communiqué.

Le retournement du président égyptien a surpris mais il fait suite à de nombreuses preuves d’admiration pour M. Trump. Cet ancien officier de l’armée avait renversé son prédécesseur islamiste en 2013, un acte condamné par M. Obama. Un haut responsable israélien a aussi accusé vendredi Barack Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry d’être à l’origine du projet de résolution égyptien. « L’administration américaine a secrètement concocté avec les Palestiniens une résolution anti-israélienne radicale, derrière le dos d’Israël, qui encouragerait le terrorisme et les boycotts », a-t-il déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat.

« Le texte que nous avons ne se concentre pas exclusivement sur les colonies. Il condamne également la violence et le terrorisme. Il appelle aussi à éviter toute incitation émanant du côté palestinien, donc c’est un texte équilibré », a cependant jugé l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre. « L’objectif principal que nous avons ici est de préserver et de réaffirmer une solution à deux Etats » palestinien et israélien qui cohabiteraient dans la paix et la sécurité, a expliqué M. Delattre.

Alors que l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon a critiqué la décision des Etats-Unis de s’abstenir, le porte-parole de l’Autorité palestinienne Nabil Abou Roudeina s’est lui réjoui de l’issue du vote, la qualifiant de «grand camouflet» pour l’Etat hébreu.

Tandis que la rumeur, laissant entendre que l’administration Obama ne mettrait pas son veto, grandissait ces derniers jours, un haut responsable israélien avait accusé le président sortant et son secrétaire d’Etat John Kerry d’être à l’origine du projet.

«L’administration américaine a secrètement concocté avec les Palestiniens une résolution anti-israélienne radicale, derrière le dos d’Israël, qui encouragerait le terrorisme et les boycotts», avait déclaré le responsable à l’AFP sous couvert d’anonymat.

14 pour, abstention américaine: la résolution condamnant la colonisation est adoptée. L’héritage d’Obama sur ce dossier est là.

Il s’agit d’une claque pour Nétanyahou, qui se réjouissait d’avoir retourné l’Egypte. Les 1ers pas de Trump seront d’autant plus scrutés.

Il s’agit de la première résolution sur le conflit israélo-palestinien a être adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU depuis près de huit ans.

Un projet de résolution similaire avait été proposé en 2011 mais il s’était alors heurté au veto des Etats-Unis.

Les Nations unies considèrent les colonies israéliennes comme illégales au regard du droit international et ont plusieurs fois exhorté Israël à y mettre fin. Malgré cela, l’Etat hébreu poursuit sa politique en construisant de nouveaux logements dans des territoires palestiniens occupés.