AFP
« Nous ne l’avons pas laissé tomber et nous ne pensons pas que les Israéliens et les Palestiniens doivent également (l’abandonner) », a déclaré Mark Toner à des journalistes, dans un contexte de tensions entre Washington et Israël.
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis présidés par Barack Obama –qui quittera la Maison Blanche le 20 janvier– n’ont pas mis vendredi leur veto à une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes.
Les Etats-Unis, plus important allié d’Israël, ont traditionnellement servi de bouclier diplomatique à l’Etat hébreu mais, frustrés par des années d’efforts diplomatiques infructueux, ils ont justifié leur abstention par l’impact de la colonisation sur la recherche de la paix au Proche-Orient.
L’administration Obama entend néanmoins continuer à faire pression sur les dirigeants israéliens et palestiniens pour qu’ils prennent des mesures concrètes afin de relancer le processus de paix et avancer vers une solution à deux Etats.
Le chef de la diplomatie américaine pense que « c’est de son devoir, dans ses dernières semaines et derniers jours en tant que secrétaire d’Etat, de présenter ce qu’il pense être le chemin vers une solution à deux Etats », selon M. Toner.
John Kerry prononcera ce discours au département d’Etat devant plusieurs invités parmi lesquels des diplomates présents à Washington.
Le texte adopté vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en Territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est » et affirme que les colonies « n’ont pas de valeur juridique ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le président américain Barack Obama, s’en était pris à l’administration américaine et l’avait accusée d’avoir fait « un coup anti-israélien honteux aux Nations unies ».
M. Netanyahu a ensuite convoqué et rencontré dimanche l’ambassadeur américain Daniel Shapiro.
Lundi, l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis Ron Dermer a indiqué que les preuves du rôle actif des Américains en amont de l’adoption vendredi de la résolution de l’ONU défavorable à Israël seraient remises à l’administration de Donald Trump, qui entre en fonctions le 20 janvier.
Le président élu Donald Trump a lui promis qu’après sa prise de fonction, « les choses seraient différentes » à l’ONU.
La colonisation est vue par la majeure partie de la communauté internationale comme un frein important au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à l’Etat auxquels les Palestiniens aspirent.