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Bernard Cazeneuve, François Mitterrand, ni droite, ni gauche
Le Premier ministre a commémoré les 21 ans de la mort de François Mitterrand dimanche à Jarnac (Charente). Dans son discours, il s’en est pris assez violemment à Emmanuel Macron en dénonçant, même sans nommer l’ex-ministre, un « opportunisme cynique » ou une « confondante immaturité ».
Même dans un hommage à François Mitterrand, la polémique n’est jamais loin. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve s’est rendu dimanche à Jarnac, en Charente, pour saluer la mémoire de l’ex-Président socialiste, mort il y a 21 ans jour pour jour. Mais tout en évoquant l’action de Mitterrand, c’est sa violente mise en cause d’Emmanuel Macron qui a surpris.
Bernard Cazeneuve a ainsi souligné que pour François Mitterrand, « le clivage droite/gauche conservait toute sa force et toute sa pertinence et ô combien il avait raison ». Puis, dans une pique implicite à l’encontre de la candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron, Bernard Cazeneuve a rappelé que l’ancien chef de l’Etat admettait en son temps « que les partis de gauche puissent évoluer », « mais pas au point de théoriser le ‘ni droite, ni gauche’ qu’il considérait comme un ailleurs improbable. A moins qu’il ne fût la manifestation d’un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d’une confondante immaturité… »
« C’est une belle valeur que la fidélité… comme la loyauté d’ailleurs »
Le « ni droite, ni gauche » avait été brandi par Emmanuel Macron lors de la fondation de son mouvement, En marche!, même si l’intéressé se revendique lui-même de gauche. « C’est une belle valeur que la fidélité… comme la loyauté d’ailleurs », a souligné au passage Bernard Cazeneuve, dans une nouvelle allusion à peine voilée à la défection de l’ancien ministre de l’Economie du président François Hollande.
Deux semaines avant le premier tour de la primaire d’une partie de la gauche à laquelle Emmanuel Macron ne participera pas, le chef du gouvernement a également rappelé, devant la presse, le message légué par François Mitterrand : « Il n’y a pas de possibilités de gagner pour la gauche si elle ne se rassemble pas » et « elle ne peut se rassembler que dès lors qu’elle s’érige au-delà des contingences personnelles qui renvoient à tel ou tel destin. »
Bernard Cazeneuve refuse de prendre parti pour la primaire et a demandé à ses ministres de ne pas s’impliquer dans la campagne. Pour autant, le chef de gouvernement sera accompagné de Manuel Valls lundi à Evry (Essonne), pour une visite du centre Arianespace. Au JDD, Matignon démentait toutefois tout signe de soutien à son prédécesseur, aujourd’hui candidat à la primaire de la gauche.