Réunis autour de Manuel Valls, les convives ont dégusté des petits légumes et du poisson blanc tout en dissertant, un peu désespérés, sur l’actuelle campagne présidentielle. La ministre de la Famille Laurence Rossignol avait organisé à 13 heures un déjeuner dans un salon de la Rue du Bac en présence de Manuel Valls, de retour de sa brève retraite, et avec le premier cercle de ses soutiens.

Les députés Carlos Da Silva, Francis Chouat, Hugues Fourage, Olivier Dussopt, le sénateur Didier Guillaume, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, la secrétaire d’État aux personnes handicapées Ségolène Neuville, ses anciens porte-parole Mathieu Klein et Elsa Di Meo, etc., ont retrouvé, un mois après sa défaite au second tour de la primaire de la gauche, un Manuel Valls fort « circonspect » face à la campagne de Benoît Hamon.

Un homme « prudent »

Alors que ses proches qualifient l’accord avec les Verts de « lunaire », au point qu’ils se demandent « s’il y a une vraie volonté de gagner la présidentielle », lui s’est montré « prudent » sur la marche à suivre, d’après les témoins. Il adoptera la même attitude ce mardi soir, devant quelque 200 partisans qu’il réunit salle Colbert, à l’Assemblée nationale. Pas question d’appeler à rejoindre Emmanuel Macron : Valls a signé la charte de la primaire qui l’engage à soutenir le vainqueur. Pas question non plus de faire campagne activement pour Benoît Hamon…

L’ancien Premier ministre se montre d’autant plus « prudent », donc, qu’il pense que le risque dépasse les querelles internes à la gauche. « Le premier danger, c’est une victoire du FN. Il ne faut pas sous-estimer le FN, encore moins Marine Le Pen. Elle n’a jamais été autant en capacité de gagner que cette fois-ci », s’est alarmé Manuel Valls lors du déjeuner.