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Dans une interview au Journal du Dimanche, Penelope Fillon se justifie sur les soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur elle.

Penelope Fillon samedi chez son avocat à Paris. (Bernard Bisson pour le JDD)

Lorsque le JDD retrouve Penelope Fillon samedi à l’heure du déjeuner au cabinet de son avocat, maitre Pierre Cornut-Gentille, autour d’une grande table ronde en verre sur laquelle trônent sandwiches et barquettes de salades, elle est telle qu’on l’imaginait : parlant trop bas, se précipitant pour ranger une fois que tout le monde s’est sustenté. Elle est la seule, autour de la table et au-delà, à n’avoir pas son téléphone à portée de doigts ; « je l’utilise très peu, seulement avec les enfants et quelques amis. Parler français au téléphone, c’est difficile pour moi. » Elle ne se sent bien qu’avec les siens. D’emblée elle nous prévient : « Je ne parle pas beaucoup. »

Pourquoi parler aujourd’hui?
Cette semaine, j’ai été contactée par mes amis, mes enfants : est-ce que tu es vivante? Est-ce que tu es à l’hôpital? C’est quand, le divorce? Tu es en Angleterre? C’est pour mettre un terme à ces rumeurs folles que j’ai accepté de vous voir. Pour dire : je suis là ; j’ai toujours été là ; je serai toujours là. Je suis avec François depuis trente-six ans et je serai encore là tout le temps qu’il nous reste à vivre

Ce qui a troublé aussi dans cette affaire, c’est que, depuis trente ans, les très très rares fois où vous avez pris la parole, ce fut toujours pour dire que vous vous teniez en dehors de la politique…
Je ne considérais pas que je faisais de la politique. Je travaillais pour mon mari et pour les Sarthois. François a été élu pour la première fois juste après notre mariage ; je l’ai accompagné dans tous les villages de sa circonscription. C’est là que j’ai commencé à aimer la Sarthe et les Sarthois. Mon rôle était de l’aider dans sa relation d’élu avec les gens. Seulement cette partie-là de la politique.

«Je ne considérais pas que je faisais de la politique. Je travaillais pour mon mari et pour les Sarthois»

Au JDD pourtant, elle a décidé de témoigner. Pour « mettre un terme aux folles rumeurs ». Penelope Fillon se défend d’avoir occupé un emploi fictif quand elle était employée comme assistante parlementaire de son mari et de son suppléant, Marc Joulaud. Elle explique également au JDD qu’elle a dit à François Fillon « d’aller jusqu’au bout ».

Celle qui dit vivre « une souffrance difficile à supporter » depuis le déclenchement de l’affaire qui porte son nom revient sur ces différentes collaborations : « Je ne considérais pas que je faisais de la politique. Je travaillais pour mon mari et pour les Sarthois. » Pour appuyer ses dires, elle cite les courriers, les mails échangés avec les collaborateurs ou encore les notes qu’elle a produits et qu’elle assure avoir transmis aux enquêteurs, par son avocat.

« Je comprenais ce que je signais quand je signais des contrats »

Etait-elle au courant des montants et des dates qui concernaient ces contrats? « Bien sûr que je comprenais ce que je signais quand je signais des contrats », répond-elle au JDD. Penelope Fillon indique aussi qu’elle était au courant que ses enfants avaient été rémunérés comme collaborateurs de son mari. « Tout était légal et déclaré », abonde-t-elle.

Concernant sa collaboration à la Revue des Deux Mondes, l’épouse du candidat LR avoue au JDD ne pas « conna[ître] Michel Crépu », l’ancien directeur de la publication, à qui elle dit avoir transmis des notes. « J’ai remis dix notes aux enquêteurs », affirme-t-elle pour prouver qu’elle a effectivement travaillé.

Anna Cabana et Hervé Gattegno – Le Journal du Dimanche