Étiquettes
Avec son mouvement 577 pour la France, le maire de Neuilly, en meeting à Tours ce mercredi soir, veut incarner le renouveau centriste aux côtés de Fillon.
Par Jérôme Cordelier

Lui aussi avait hésité, en début de campagne, à se mettre en marche pour Emmanuel Macron. Il a décroché. « Comme il est encore apparu au débat de lundi soir, Emmanuel Macron est trop dispersé, lance Jean-Christophe Fromantin. Il construit son programme, en marchant, au fil de la campagne. Par exemple, quand il lance sur la table cette idée de service militaire d’un mois, qui est une caricature de ses propositions absurdes, à l’emporte-pièce. »
Désormais, le maire de Neuilly, qui sillonne la France pour rassembler 577 candidats en vue des législatives, ne ménage pas son soutien à François Fillon. Et devrait le réaffirmer à Tours ce mercredi 22 mars au soir, lors d’un grand meeting de son initiative 577 pour la France.
Les deux hommes se sont rapprochés alors que le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle était en pleine tourmente, juste avant le rassemblement au Trocadéro. Ce 5 mars, sur la photo, Fromantin figurait même juste derrière le candidat LR – et aux côtés de François Baroin.
L’actuel député-maire vient de décider qu’il ne se représenterait pas aux législatives dans son fief des Hauts-de-Seine, laissant la place à Nathalie Etzenbach, son adjointe à la mairie de Neuilly chargée des finances. Celle-ci est aussi – tiens donc ! – responsable du pôle société civile de la campagne de Fillon dans le département. On n’a jamais vu le centriste franc-tireur, qui avait arraché la mairie aux sarkozystes en 2008 à la tête d’une liste citoyenne, déployer autant d’énergie pour un cacique chef de parti, qui plus est Les Républicains.
Pourquoi Fillon ? « Pour son épaisseur personnelle et programmatique, répond Fromantin. Il y a chez Fillon une vraie cohérence. J’ai vraiment analysé point par point les 100 pages de son programme que j’ai mises en perspective avec les travaux de notre mouvement des 577. Et je suis convaincu que ce programme est construit dans la cohérence et dans l’audace. J’en veux pour preuve le lien qu’il établit entre dépenses publiques et performances économiques, et qui ouvre donc de vraies perspectives d’emplois. »
Vigueur centriste
La mise en examen et les révélations de la presse ne l’ont-elles pas échaudé ? « Il y a un sujet, certes, rétorque Jean-Christophe Fromantin. Mais, dans les propositions que François Fillon a faites notamment au cours du débat de lundi pour la moralisation de la vie politique, je vois quelqu’un qui assume et regarde en face. S’il y a faute, c’est la justice qui le dira. Cela ne doit pas polluer le débat. Les affaires amusent la galerie et font vivre la presse d’actualité, mais elles ne répondent pas aux vrais problèmes des Français. Ne pas regarder le programme en face, c’est ne pas voir les solutions pour demain. À nous de ramener le regard des Français sur l’essentiel ! »
Avec Fillon, le centriste, qui n’a jamais trouvé sa place dans un système partisan qu’il juge corseté et obsolète et dont il ne cesse de dire pis que pendre, perçoit l’ouverture d’un espace politique pour lui et les siens. Et surtout pour les idées qu’il défend. Ce 22 mars, à Tours, l’ancien vice-président de l’UDI, admirateur de l’un des pères de l’Europe Robert Schumann, compte lancer un grand mouvement de renouveau centriste. « Notre opération des 577 prend en France, assure Jean-Christophe Fromantin. Et quand je vois le vide sidéral de l’UDI et du MoDem où l’on se montre surtout préoccupé par les négociations d’appareils, de postes et d’investitures, je me dis qu’il est nécessaire de redonner vigueur à un discours politique de centre droit, son héritage et ses valeurs. Je suis convaincu que cette ligne peut vivre et prospérer. » À condition que François Fillon accède à l’Élysée…