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La Corée du Nord a accusé vendredi les États-Unis de créer une « situation dangereuse » dans la péninsule coréenne, alors que le porte-avion à propulsion nucléaire Carl Vinson fait route vers la région.
Une action militaire des États-Unis contre la Corée du Nord apparaît plus plausible depuis que la marine américaine a envoyé il y a une semaine des missiles de croisière contre une base aérienne syrienne en réponse à une attaque chimique contre un village de la province d’Idlib, dont les États-Unis considèrent le gouvernement syrien responsable.
Les États-Unis ont fait savoir que leur politique de « patience stratégique » était terminée. Le vice-président américain Mike Pence est attendu en Corée du Sud dimanche dans le cadre d’une tournée de dix jours prévue en Asie.
Un porte-parole de l’Institut pour le désarmement et la paix du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a publié vendredi un communiqué qui condamne les États-Unis pour les frappes en Syrie tout en appelant à « la paix par la force ».
Les États-Unis introduisent des ressources nucléaires stratégiques dans la péninsule coréenne, le point chaud le plus important du monde, menaçant gravement la paix et la sécurité de la péninsule […] Cela a créé une situation dangereuse dans laquelle une guerre thermonucléaire pourrait éclater à tout moment.
La Corée du Nord reste en guerre d’un point de vue technique avec les États-Unis et leur allié sud-coréen. La guerre qui a opposé le Nord et le Sud de 1950 à 1953 s’est terminée par un cessez-le-feu, mais sans traité de paix.
Pyongyang s’apprête à célébrer samedi le 105e anniversaire de la naissance de son fondateur, Kim Il-sung, grand-père de l’actuel dirigeant, Kim Jong-un et pourrait à cette occasion procéder à une démonstration de ses capacités, en effectuant un tir de missile ou un essai nucléaire.
Un « problème » qui sera « réglé », promet TrumpLa Chine, alliée de la Corée du Nord, tout en étant opposée à son programme d’armement, a dit souhaiter des discussions pour parvenir à une résolution pacifique du conflit et à la dénucléarisation de la péninsule.
Donald Trump a déclaré jeudi que la Corée du Nord constituait un « problème » et que celui-ci serait « réglé », et qu’il pensait que le président chinois, Xi Jinping, allait « travailler très dur » pour aider à sa résolution.
Le président des États-Unis a aussi fait savoir qu’il était prêt à résoudre la crise sans la Chine si nécessaire.
Un haut responsable de l’administration Trump a toutefois qualifié de « totalement erronée » une information de la chaîne de télévision NBC selon laquelle les États-Unis étaient prêts à lancer une frappe conventionnelle préventive dans le cas où ils s’apercevraient que la Corée du Nord est sur le point de procéder à un nouvel essai nucléaire.
Le Pentagone s’est pour sa part refusé à tout commentaire, expliquant qu’il n’avait pas pour principe de discuter de ses opérations futures.
« Les commandants sont toujours en train d’étudier une série d’options pour se protéger contre toute éventualité », a déclaré Dana White, une porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.
« Notre attachement à la défense de nos alliés, dont la [Corée du Sud] et le Japon, face à des menaces potentielles, reste constant », a-t-il ajouté.
Selon la presse japonaise, le gouvernement a confirmé qu’il prendrait toutes les précautions nécessaires face à de nouvelles provocations de la Corée du Nord.
Le quotidien des affaires Nikkei indique que le gouvernement discute notamment de la façon de récupérer les 57 000 Japonais qui vivent en Corée du Sud ainsi que de la manière de traiter un éventuel afflux de réfugiés nord-coréens parmi lesquels pourraient se trouver des espions.
Selon l’agence de presse Kyodo, le Japon a commencé à travailler sur un plan de réponse à la crise en février après la rencontre aux États-Unis entre le premier ministre Shinzo Abe et Donald Trump.
Lors d’une conférence de presse, le secrétaire général du gouvernement Yoshihide Suga a indiqué que le gouvernement suivait avec « intérêt » ce qui se passait en Corée du Nord en matière nucléaire et de missiles et qu’il collectait et analysait des informations.
Le Japon est en « contact étroit » avec les États-Unis et la Corée du Sud, a-t-il précisé.