Législatives : le PS présentera un candidat dans toutes les circonscriptions

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Alexandre Rousset

Réuni en bureau national mardi, le Parti socialiste exclut toute alliance avec En Marche, menaçant Manuel Valls d’exclusion.

Après avoir obtenu un de ses pires scores lors d’une élection présidentielle avec les 6,36% de Benoît Hamon , le Parti socialiste tente de regarder vers l’avenir. Mardi matin, le parti au poing et à la rose organisait un bureau national depuis son siège, rue de Solférino, pour lancer sa campagne pour des élections législatives qui s’annoncent très compliquées.

Selon un sondage OpinionWay – SLPV analytics pour « Les Echos » et Radio Classique , publié le 3 mai, le PS ne peut espérer gagner qu’entre 28 et 43 sièges, alors qu’il en détient 285 actuellement. Si les prévisions se confirmaient, il s’agirait de la plus grosse débâcle du parti depuis les législatives de 1993, où le parti n’avait obtenu que 57 députés. Si bien que dans les couloirs de Solférino, certains disent craindre un « carnage » lors de ce scrutin. Dans le même sondage, le mouvement d’Emmanuel Macron est, lui, crédité de 249 à 286 sièges au palais Bourbon.

Le PS présent dans toutes les circonscriptions

Le dilemme des socialistes reposait donc sur leur attitude face à En Marche. Faut-il s’allier pour participer à une majorité ou faire sa propre campagne en espérant limiter la casse ? A la sortie du bureau national, les socialistes semblent avoir opté pour la seconde option.

Sur Europe 1, le porte parole du PS Olivier Faure a ainsi affirmé que son parti sera présent dans toutes les circonscriptions : « Il y aura des candidats En Marche dans toutes les circonscriptions et comme nous n’avons pas d’accord avec eux, car nous sommes différents, il y aura donc un candidat socialiste dans chaque circonscription », a-t-il expliqué.

Sur Facebook, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a également fait part de ce refus de rapprochement avec En Marche avant les législatives : « Il faut arrêter de regarder notre nombril. Les Français n’ont rien à faire de nos états d’âme de responsables socialistes. Ce ne sont pas les alliances qui font la politique, c’est la politique qui détermine les alliances ultérieures. Aujourd’hui, il faut réaffirmer notre identité politique et nous adresser aux Français », y détaille-t-il.

 Valls, candidat sans étiquette ?

Ce bureau politique s’est déroulé dans un contexte d’autant plus tendu que Manuel Valls a déclaré, ce mardi matin, qu’il souhaitait se présenter aux législatives sous l’étiquette En Marche , tout en gardant son affiliation au PS. Une double casquette que Jean-Christophe Cambadélis a qualifié d' »impossible » à appliquer. « Si ceux qui visent une double appartenance veulent s’affirmer contre le gouvernement alors qu’il n’est pas encore constitué, qu’ils restent au Parti socialiste. S’ils veulent faire autre chose, qu’ils le disent, mais ça ne représente que 5% du Parti socialiste », a expliqué le premier secrétaire du PS, taclant l’ancien Premier ministre avant de se rendre au bureau national : « Si certains veulent partir ou se singulariser, qu’ils le fassent et nous laissent travailler. »

Une situation compliquée qui pose la question de l’avenir de Manuel Valls au sein de la famille socialiste. « Aujourd’hui, il n’y a pas de machine à exclusion, mais, à un moment donné, chacun est devant ses responsabilités aussi », a ainsi commenté Julien Dray avant le bureau politique. De son coté, le sénateur-maire d’Alfortville Luc Carvounas, ancien proche de Manuel Valls, s’est désolidarisé du choix de son ancien mentor sur Twitter.

Je suis progressiste réformiste mais aussi socialiste attaché à son Parti et ses valeurs. Non @manuelvalls je ne te suivrais pas cette fois

Manuel Valls se place donc dans une situation compliquée. Invité des « Echos » mardi matin, Christophe Castaner, porte-parole d’Emmanuel Macron, a affirmé que le député de l’Essonne n’aura « pas de privilège » et qu’il devra, comme tous les prétendants à la députation chez En Marche, déposer une candidature. Autre problème, En Marche a affirmé avoir déjà choisi une candidate pour la circonscription visée par le socialiste. Entre l’incertitude sur l’obtention de son label « En Marche » et la menace d’exclusion du PS, qui envisagerait de présenter un candidat face à lui, l’ancien Premier ministre pourrait se retrouver sans étiquette.

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