Le président du groupe LR au conseil régional francilien a démissionné sous la pression des élus de la région, qui dénoncent ses absences répétées.

Thierry Solère a été contraint vendredi par ses pairs de démissionner de la présidence du groupe LR au conseil régional d’Île-de-France, ont indiqué à l’Agence France-Presse plusieurs élus régionaux, confirmant une information de RTL. Thierry Solère, député sortant LR, a remis sa démission en fin de matinée, officiellement pour se consacrer à sa campagne des élections législatives dans les Hauts-de-Seine. Selon plusieurs sources, outre son « absence répétée » au conseil régional, certains de ses collègues dénoncent sa proximité avec La République en marche du président Emmanuel Macron.
« Je vais me consacrer pleinement à la campagne pour les législatives à Boulogne-Billancourt », a expliqué à l’Agence France-Presse Thierry Solère, assurant qu’il quittait la tête du groupe « en accord avec Valérie Pécresse », la présidente LR de la région. « Le groupe LR s’est réuni, Thierry Solère a présenté sa démission au regard de ses autres priorités, il a choisi de se retirer », a affirmé le premier vice-président du groupe Othman Nasrou, qui va assurer l’intérim, jusqu’à la tenue lundi de nouvelles élections. « Il n’y a pas de remous, il y a eu une discussion naturelle », « un large consensus », a affirmé celui qui devrait être élu officiellement à la tête du groupe.
Absence et proximité avec REM
« Thierry Solère a décidé de quitter ses fonctions de président du groupe Les Républicains du conseil régional d’Île-de-France en accord avec Valérie Pécresse, afin de se concentrer sur ses élections législatives. Il lui a réaffirmé tout son entier soutien pour la politique régionale menée », a précisé dans un communiqué Valérie Pécresse, qui « a pris acte de sa décision et lui a redit son soutien pour ses futures élections législatives ». Au sein du groupe LR, un membre assure toutefois qu’il s’agit bien d’une « éviction en douce ».
Les élus du groupe « ont exprimé le souhait d’avoir un président qui soit là tout le temps », ajoute un autre élu, évoquant les absences régulières de Thierry Solère en séance. Ce dernier est l’initiateur de l’appel des élus de droite et du centre à « répondre à la main tendue » par le président Emmanuel Macron. Il avait affirmé mardi qu’il garderait l’étiquette LR aux législatives mais voterait la confiance au gouvernement d’Édouard Philippe. La République en marche ne présentera pas de candidat face à lui dans sa circonscription des Hauts-de-Seine. Dans un communiqué intitulé « Vendetta au conseil régional d’Île-de-France », le président du groupe FN Wallerand de Saint-Just estime que la région « a souffert de l’implication de Valérie Pécresse et de ses lieutenants dans la campagne présidentielle » et souligne que « Thierry Solère n’est pas le seul à avoir trahi au profit d’Emmanuel Macron », citant les cas de la conseillère Delphine Bürkli et du vice-président chargé des transports Stéphane Beaudet.