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L’Arabie saoudite et ses alliés ont exigé la fermeture d’un éventail de médias dans le cadre de leur campagne contre le Qatar

Une coalition d’États dirigée par l’Arabie saoudite a imposé treize exigences au Qatar pour lever son blocus, dont la fermeture d’Al Jazeera ainsi que des publications et sites web qu’elle juge « soutenues directement ou indirectement par le Qatar ».
La liste rédigée par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte appelle également le Qatar à rompre tous les liens avec l’Iran, à verser une indemnité aux États requérants pour les « victimes et [les] pertes » occasionnées par la politique étrangère qatarie et un « mécanisme » déployé sur dix années pour garantir le respect des termes de l’accord par le Qatar.
Parmi les organisations médiatiques « soutenues » par le Qatar, selon la liste, figurent Arabi21, al-Araby al-Jadeed, Sharq et Middle East Eye, basé à Londres.
Le Qatar a dix jours pour accepter ces exigences, est-il indiqué.
David Hearst, rédacteur en chef de Middle East Eye, a déclaré que son organisation n’était pas financée par le Qatar – ni par un quelconque autre État ou groupe – et n’avait pas l’intention de fermer.
Middle East Eye est indépendant de tout gouvernement ou mouvement et n’est pas financé par le Qatar », a-t-il déclaré.
« Le sort d’Al-Jazeera dépendra peut-être des discussions entre le gouvernement qatari et ses voisins. Mais Middle East Eye est là pour rester. »
« MEE couvre la région sans peur ni favoritisme et nous avons présenté des articles critiques envers les autorités qataries, montrant par exemple comment les travailleurs du sous-continent sont traités dans les projets de construction pour la Coupe du monde 2022. »
Jeudi, le ministre émirati des Affaires étrangères Anwar Gargash a accusé Al Jazeera d’être un « un média [servant de relai aux] Frères musulmans ».
« C’est une caisse de résonnance de l’extrémisme. Ce média a blanchi des personnalités qui sont devenues des symboles du terrorisme. »
David Hearst a déclaré que ces affirmations ainsi que les exigences de la liste portant sur la fermeture d’autres médias ont été conçues pour étrangler les points de vue indépendants.
« Évidemment, c’est une attaque contre tous ceux au Moyen-Orient qui osent proposer une opinion indépendante », a-t-il soutenu.
« M. Gargash a peur de ce que nous appelons en Grande-Bretagne la presse libre. »