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Après le diagnostic, la feuille de route. Une semaine après l’alerte sur les déficits lancée par la Cour des comptes, le gouvernement a donné les grandes lignes de sa stratégie pour remettre d’équerre les finances publiques, cette année et au-delà. « Il n’y aura pas d’alternance dans l’action politique, pas d’alternance dans les pratiques sans alternance budgétaire c’est-à-dire sans changement », a estimé Gérald Darmanin, le ministre du Budget, à l’occasion des états généraux des comptes de la Nation, qui se tenaient à Bercy ce jeudi.
Au-delà de 2017, Bercy réfléchit aux nouvelles économies qu’il faudra trouver pour maintenir le déficit sous les 3 % en 2018. Edouard Philippe s’est engagé à stabiliser en volume (hors inflation) le niveau de la dépense publique, ce qui nécessite de trouver 15 à 20 milliards d’économies selon nos informations par rapport à la croissance naturelle des dépenses. La masse salariale publique avait déjà été identifiée comme un levier par le Premier ministre. Des discours aux actes, Gérald Darmanin a annoncé que le jour de carence dans la fonction publique allait être rétabli. « Il permet de lutter contre le micro-absentéisme (…) qui coûte environ 170 millions d’euros par an », a expliqué le ministre. Celui-ci a par ailleurs confirmé pour le quinquennat qu’il « faudra faire un effort de l’ordre de 120.000 postes dans la fonction publique, comme l’a annoncé le président de la République ». Dès 2018, il y aura « des postes d’agents publics non remplacés » au sein de la sphère de l’Etat, a précisé le ministre en marge de la réunion. Les collectivités locales devraient également être mises à contribution, et une baisse des dotations ne semble pas exclue.
Des réformes vont également être lancées dans certains domaines jugés peu efficaces au regard des sommes investies. Sont déjà identifiés le logement « pour libérer l’offre et dépenser moins en solvabilisation de la demande », mais aussi l’emploi et la formation professionnelle, qui souffre de « multiples tuyauteries budgétaires dont nous avons le secret ».
Avec cette stratégie, le gouvernement se donne pour objectif sur le quinquennat de réduire la dette de 5 points (96 % fin 2016) et le déficit de 2 points. Cela ramènerait cet indicateur à 1,4 % du PIB en 2022.