L’idée de réunir les nombreuses personnalités et les groupes politiques qui se situent entre Les Républicains et le Front national n’est pas nouvelle.
Mercredi, Nicolas Dupont-Aignan, pour Debout la France, et Jean-Frédéric Poisson, pour le Parti chrétien-démocrate, entourés de la toute nouvelle députée de Béziers Emmanuelle Ménard, de l’ancien député LR Nicolas Dhuicq, du sénateur Jean-Louis Masson, de Julien Rochedy et sans doute de quelques autres, ont lancé la plate-forme participative « Les Amoureux de la France ».
L’idée de réunir les nombreuses personnalités et les groupes politiques qui se situent entre Les Républicains et le Front national n’est pas nouvelle. Robert Ménard avait créé « Oz ta droite ». Charles Millon, l’Avant-Garde. Les Amoureux de la France sont appelés à former une chaîne entre les deux grands partis de droite et d’extrême droite entre lesquels le fossé ne semble pas près de se combler. Mais sans doute l’idée est-elle moins de les relier que d’aspirer les uns et les autres vers un mouvement fondé davantage sur les idées et les valeurs que sur les tactiques et les calculs des politiciens.
À l’autre bout de la chaîne, le Front national – qui, sur de nombreux points, a pris la place du RPR – sort en lambeaux d’une série qui l’avait hissé en tête aux régionales, mais sans prendre la moindre région, et l’avait fait accéder au second tour de la présidentielle, mais pour faciliter l’élection de M. Macron. Logiquement, ce parti devait additionner le populisme, le conservatisme sociétal et le libéralisme économique tempéré par la préférence nationale. Souveraineté raisonnable pour ne pas faire peur, identité culturelle affirmée, défense acharnée des secteurs économiques traditionnels devaient être les piliers de son action. Il a trouvé le moyen de faire de ses atouts des faiblesses. La priorité donnée au souverainisme monétaire lui a fait perdre du crédit. Le poids des lobbys « progressistes » pour ne pas dire décadents, en son sein, a maintenu la distance avec les milieux chrétiens-conservateurs. L’argument migratoire a été sous-utilisé. Le résultat est l’étonnante réussite dans l’ancien bassin houiller du Nord, mais l’échec dans le Sud droitier : une faute stratégique majeure qui a vu partir les deux bouts de l’omelette, Philippot à « gauche », Marion Maréchal à droite.
La plate-forme participative veut combler ce vide créé par l’impéritie des grands partis de droite en France qui leur a fait prendre l’Histoire à contresens. Le tout est de savoir ses chances de réussite.