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Le président kurde, Massoud Barzani, lors d'une conférence de presse le 24 septembre dernier.

Le président kurde, Massoud Barzani, lors d’une conférence de presse le 24 septembre dernier Photo : Reuters/Azad Lashkari

Le dirigeant kurde, Massoud Barzani, quittera ses fonctions le 1er novembre prochain. Il était critiqué pour l’organisation d’un référendum d’indépendance tenu le 25 septembre, qui a divisé la classe politique kurde et soulevé la colère de Bagdad.

Radio-Canada avec Reuters

« Je refuse de continuer à occuper la fonction de président de la région après le 1er novembre. Je resterai un peshmerga », a expliqué M. Barzani dans une lettre envoyée au Parlement kurde, à qui il demande de combler le vide politique de son départ.

Un responsable régional a expliqué samedi à Reuters que Barzani avait pris la décision de démissionner sans attendre la tenue des élections présidentielles et législatives qui avaient été prévues le 1er novembre et qui ont été reportées de huit mois.

Tensions et reculs

Cette décision survient au moment où les tensions sont fortes entre l’Irak et le Kurdistan. Les autorités de Bagdad exigent toujours du gouvernement régional qu’il invalide les résultats de son référendum et annule ainsi l’indépendance déclarée du Kurdistan.

Des négociations sont également en cours entre les deux partis afin de régler le conflit du contrôle des postes frontaliers kurdes. Le premier ministre irakien Haïdar Al-Abadi a ordonné vendredi un arrêt des opérations militaires. Ces pourparlers ont comme objectif d’ouvrir la voie à une résolution pacifique de la situation avec le déploiement des forces irakiennes aux passages entre le pays et ses voisins, la Turquie, la Syrie et l’Iran.

La semaine dernière, le gouvernement régional du Kurdistan irakien avait proposé à Bagdad de geler le résultat de son référendum d’autodétermination tenu le mois dernier, dans l’espoir d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et de susciter le dialogue pour mettre un terme à la crise.

Les velléités autonomistes de la région avaient déjà été douchées des suites de la prise d’importantes infrastructures de la région de Kirkouk, riche en pétrole, par l’armée irakienne et des milices chiites.

Cette région, qui se trouvait à l’extérieur de la zone autonome kurde établie après l’invasion américaine de 2003, était de facto contrôlée par les Kurdes après la fuite de l’armée irakienne, en 2014.

Plusieurs champs pétroliers, qui fournissent la quasi-totalité des revenus de l’État irakien, sont ainsi retombés entre les mains de Bagdad. Quant à la ville de Kirkouk elle-même, elle devait servir de capitale d’un futur État du Kurdistan.