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Le prince héritier Mohammed ben Salmane le 24 octobre 2017 à Riyad, en Arabie Saoudite. / AFP
Onze princes et des dizaines de ministres, anciens et actuels, ont été arrêtés samedi soir en Arabie saoudite, selon des médias, au cours d’une purge sans précédent qui doit permettre au jeune prince héritier de consolider son pouvoir.
Parallèlement, les puissants chefs de la Garde nationale saoudienne, une force d’élite intérieure, et de la Marine ont été limogés.
Ces arrestations et limogeages sont intervenus quelques heures après la création, par décret royal, d’une commission anticorruption dirigée par le prince héritier et homme fort du royaume ultra-conservateur, Mohammed ben Salmane, âgé de 32 ans et surnomé MBS.
Une source aéroportuaire a par ailleurs indiqué à l’AFP que les forces de sécurité avaient cloué au sol des avions privés à Jeddah, pour empêcher que certaines personnalités quittent le territoire.
« L’étendue et l’ampleur de ces arrestations semblent être sans précédent dans l’histoire moderne de l’Arabie saoudite », a affirmé à l’AFP Kristian Ulrichsen, spécialiste du Golfe à l’institut Baker de l’université Rice, aux Etats-Unis.
– Etouffer les contestations –
Contrôlant les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l’économie, Mohammed ben Salmane semble chercher à étouffer les contestations internes avant tout transfert formel du pouvoir par son père, le roi Salmane, âgé de 81 ans.
Dans le même temps, il a oeuvré pour renforcer son emprise politique sur le pouvoir, procédant notamment en septembre à une vague d’arrestations de dissidents, dont des religieux influents et des intellectuels.
Selon des analystes, nombre de ces dissidents critiquaient la politique étrangère musclée du jeune prince héritier, comme le boycott du Qatar, ainsi que certaines réformes comme la privatisation d’entreprises publiques et la réduction des subventions de l’Etat.
le prince Walid Ben Talal se serait fait arrêté durant la nuit.
Le milliardaire, qui n’est pas directement impliqué dans les sphères politiques locales, payerait ainsi l’opposition de son père Talal bin Abdulaziz al Saud au prince Mohammed ben Salman, héritier de la Couronne.
Figurant parmi l’une des plus grandes fortunes au Monde, en étant notamment actionnaire d’Apple et de Twitter, Walid Ben Talal serait accusé de corruption.
D’autres hauts responsables se seraient faits notifier une interdiction de voyager et le gel de leurs avoirs.
Walid Ben Talal, également détenteur de la nationalité libanaise, sa mère Mouna El Solh étant la fille de Riyad es-Solh, l’un des pionniers de l’indépendance du Liban et le premier Premier Ministre du Liban indépendant, a été souvent considéré comme un des présidents du Conseil possibles au Pays des Cèdres.
Fait troublant, l’entreprise Saudi Oger de l’ancien premier ministre aujourd’hui démissionnaire avait également été accusé de sur-facturer certains projets immobiliers publics et de détournements de fond.
médias et agences