Étiquettes
Le gendarme du marché américain des télécoms s’est prononcé, à trois voix contre deux, en faveur de l’abrogation d’une règle qui oblige les fournisseurs d’accès internet à traiter tous les services en ligne de la même manière, assurant ce qu’on appelle la « neutralité du net ».
Pour la FCC, la réglementation actuelle mise en place par l’administration Obama était « un obstacle aux investissements ». Conséquence de la décision du jour: les fournisseurs d’accès seront théoriquement autorisés à moduler la vitesse de débit internet en fonction du contenu qui passe dans leur infrastructure, ce qui pourrait aboutir à la création d’un « internet à deux vitesses ».
La griffe des Républicains
La proposition qui enterre la neutralité du net était voulue par le président de la FCC, Ajit Pai, nommé à ce poste par Donald Trump. Elle a été adoptée par 3 voix républicaines contre 2 voix démocrates.
La mesure que ce vote efface était également combattue par les géants du secteur comme AT&T, Verizon Communications et Comcast, des ténors qui se plaignaient ne pas pouvoir réguler le trafic internet efficacement et se disaient ainsi découragés d’investir pour développer leurs capacités.
« Un internet de moindre qualité »
L’Internet Association, regroupant notamment Facebook et Alphabet, prônait au contraire le maintien de ces règles qu’elle juge efficaces. Les supprimer « aurait pour résultat un internet de moindre qualité pour les usagers et moins d’innovation en ligne », a-t-elle prévenu pendant les débats.
Membre de la FCC, le démocrate Mignon Clyburn, a reproché aux Républicains de « remettre les clés d’Internet » à « une poignée de sociétés multi-milliardaires ». Ces dernières ont de leur côté fait valoir qu’Internet a très bien fonctionné pendant les deux décennies qui ont précédé l’adoption du principe de neutralité en 2015, et assuré que les utilisateurs ne verraient aucune différence dans les services qui leur seront fournis.