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AFP
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a appelé vendredi les dirigeants européens à marquer « plus collectivement un coup d’arrêt » à la politique « déstabilisante » de Donald Trump, après la reconnaissance unilatérale du président américain de Jérusalem comme capitale d’Israël.

« Ca suffit ! » : la grosse colère de Dominique de Villepin contre Donald Trump POOL/AFP/Archives – Michel Euler
Interrogé sur BFMTV-RMC, M. de Villepin a souligné « la grande difficulté » pour la communauté internationale de trouver « la bonne réponse » face à Donald Trump: « peut-on se contenter de simples déclarations ? (…) Face à la menace d’instabilité que représente l’administration Trump pour le monde -on le voit en Corée du nord, on le voit au Moyen Orient, on le voit en matière de libre-échange, on le voit pour le climat-, est-ce qu’il ne faut pas marquer plus collectivement et plus fortement un coup d’arrêt ? Ca suffit ! », a-t-il dit.
« Est-ce qu’il faut se contenter de dire aux Américains comme certains le préconisaient en 2003 +ce n’est pas bien ce que vous faites+ ou est-ce qu’il faut se mobiliser diplomatiquement pour lui faire comprendre qu’il y aura un coût à tout ça et qu’il se retrouvera isolé sur la scène internationale ? », s’est-il demandé en référence à l’invasion américaine en Irak qu’il avait dénoncée à la tribune des Nations unies en février 2003.
« Ce que je crains pour être tout à fait franc (…) c’est la contagion de l’instabilité. La contagion de décisions qui, de fil en aiguille, peuvent conduire à un engrenage guerrier », a-t-il poursuivi.
Dominique de Villepin a exposé sa vision de la politique étrangère dans « Mémoire de paix pour temps de guerre », publié en 2016, ouvrage dans lequel il plaidait pour un multilatéralisme. Il estime qu’il faut aujourd’hui que « les dirigeants européens, avec toutes les bonnes volontés (…) marquent peut être plus fortement le risque que fait courir à la société internationale la décision américaine ».
L’ex-ministre des Affaires étrangères s’en prend également au royaume wahhabite « qui multiplie les fronts ». « Est-ce que cette attitude qui encourage l’instabilité n’est pas contagieuse, y compris pour l’Arabie saoudite qui, sur le Liban, sur le Yémen, multiplie les initiatives qui, le moins qu’on puisse dire, ne contribuent pas à faciliter les choses ? », demande-t-il.