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aisie par le laboratoire pharmaceutique Ratiopharm1, devenu Teva Santé, l’Autorité de la concurrence rend aujourd’hui une décision par laquelle elle sanctionne Janssen-Cilag et sa maison-mère Johnson & Johnson à hauteur de 25 millions d’euros pour avoir retardé l’arrivée sur le marché des génériques de Durogesic et freiné, dans un second temps, leur développement.

Durogesic est un antalgique opioïde puissant, dont la substance active est le fentanyl, prescrit pour le traitement de la douleur sévère. Il est notamment délivré aux patients atteints de douleurs chroniques d’origine cancéreuses dont les enfants. Il est prescrit sous forme de patch à apposer sur la peau.

Deux pratiques ont été sanctionnées :

– l’intervention répétée, et juridiquement non fondée de Jannsen Cilag, auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS)2, afin de convaincre l’autorité de santé de refuser  l’octroi au niveau national du statut de générique aux spécialités concurrentes de Durogesic, et ce, en dépit de l’obtention de ce statut au niveau européen.

– la mise en œuvre par Jannsen Cilag d’une vaste campagne de dénigrement des génériques de Durogesic, propageant auprès des professionnels de santé exerçant en ville et à l’hôpital (médecins, pharmaciens) un discours trompeur de nature à instiller un doute dans leur esprit sur l’efficacité et l’innocuité de ces génériques, notamment en déformant la portée de la mise en garde que l’AFSSAPS avait décidé de faire inscrire au répertoire des génériques.

Ces pratiques sont graves. Elles ont retardé de plusieurs mois l’arrivée des génériques sur le marché et ont discrédité les médicaments génériques de Durogesic, indépendamment de toute considération de santé publique, en instillant un doute dans l’esprit des professionnels de santé sur leur efficacité et leur sécurité.

La stratégie mise en place par Janssen-Cilag a eu des effets de grande ampleur visant l’ensemble des professionnels de santé susceptibles de prescrire ou dispenser Durogesic et engendrant un manque à gagner pour les laboratoires génériques, dans un contexte marqué par les déficits chroniques des comptes sociaux.

http://www.autoritedelaconcurrence.fr