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Cette mesure remettrait en cause l’un des principes fondateurs de l’effort de paix. Le conseil central de l’OLP a également demandé à ce qu’Israël cesse ses activités de colonisation
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a voté lundi en faveur de la suspension de la reconnaissance d’Israël, une mesure qui remettrait en cause l’un des principes fondateurs de l’effort de paix déjà très mal en point avec les Israéliens. Cet appel a été lancé au terme d’une réunion de deux jours à Ramallah en Cisjordanie du Conseil central de l’OLP, l’un des organes de cette organisation internationalement reconnue comme la représentante de tous les Palestiniens.
La réunion, en présence du président palestinien Mahmoud Abbas, avait été convoquée à titre extraordinaire pour répondre à la décision annoncée le 6 décembre par le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, un coup porté selon les Palestiniens à leur cause.
Lors du vote, le conseil central de l’OLP a «chargé le comité exécutif de l’OLP de suspendre la reconnaissance d’Israël jusqu’à ce que ce dernier reconnaisse l’Etat de Palestine dans ses frontières de 1967, annule l’annexion de Jérusalem-Est et cesse ses activités de colonisation», selon un communiqué. Ce vote a recueilli 74 voix pour, 2 contre et 12 abstentions, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le comité exécutif, dirigé par Mahmoud Abbas, est la seule instance habilitée à prendre les décisions engageant les Palestiniens dans le cadre du processus de paix avec Israël. En 2015, un vote du conseil central de l’OLP en faveur de la suspension de la coordination sécuritaire avec Israël n’avait pas été suivi d’effet.
Abbas accusé d’avoir «perdu l’esprit»
Les Etats-Unis sous Donald Trump se sont discrédités dans le rôle de médiateurs, les Palestiniens rejettent le plan que Washington est censé présenter à une échéance encore indéfinie et toutes les options sont sur la table, a regretté dimanche Mahmoud Abbas.
En réaction à ses déclarations, ce dernier ayant qualifié l’offre de paix de son homologue américain de «claque du siècle», le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a accusé le président palestinien d’avoir «perdu l’esprit».
Le premier ministre Benyamin Netanyahou, actuellement en Inde, a lui déclaré que le président palestinien «a dit la vérité que je ne cesse de répéter depuis de longues années: le conflit avec les Palestiniens résulte de leur refus constant de reconnaître l’Etat des juifs quelles qu’en soient les frontières».
Le mouvement islamiste Hamas, qui ne fait pas partie de l’OLP et a décliné l’invitation au conseil central, a plus tôt dans la journée accusé Mahmoud Abbas de «ne pas satisfaire les ambitions de [leur] peuple».
L’aide de l’administration Trump remise en question
Les Palestiniens voient dans la décision de Donald Trump, en rupture avec des décennies de diplomatie internationale, un déni de leurs revendications sur Jérusalem-Est annexée et occupée. Mais elle est aussi, à leurs yeux, la manifestation la plus flagrante du parti pris pro-israélien de la Maison-Blanche.
Depuis son entrée en fonctions il y a un an, le président américain s’est gardé de soutenir la création d’un Etat palestinien. Son administration est restée très discrète sur la colonisation israélienne et a été près de fermer le bureau de l’OLP à Washington. Elle menace à présent de couper l’aide aux Palestiniens parce qu’ils refuseraient de négocier.