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Le président Donald Trump discute avec Rob Porter, ancien secrétaire du personnel de la Maison-Blanche.

Le président Donald Trump discute avec Rob Porter, ancien secrétaire du personnel de la Maison-Blanche. Photo : Getty Images/Pool

C’est une semaine en dents de scie qui se termine pour l’administration Trump. Et ce n’est pas de la performance des indices boursiers dont il est question. C’est parce que le mouvement #MoiAussi semble s’être invité à la Maison-Blanche.

Yanik Dumont Baron, correspondant à Washington

Toute la semaine, l’administration Trump a projeté une image de stabilité. L’indice boursier Dow Jones pique du nez, mais les bases de l’économie demeurent solides, a-t-on répondu avec raison.

La négociation d’une grande entente budgétaire bipartisane est aussi à mettre au rang des réussites, malgré le délai de huit heures pour adopter les crédits.

Mais cette image de stabilité a été vite écartée par une controverse concernant la violence faite aux femmes. Une autre crise. Qui a poussé l’une des forces stabilisatrices de la Maison-Blanche à partir. Et qui menace un autre de ses piliers.

C’est le Daily Mail britannique qui a d’abord rapporté les accusations d’agression physique et psychologique déposées contre le secrétaire du personnel de la Maison-Blanche. Ce sont trois anciennes conjointes qui accusent Rob Porter de les avoir frappées, insultées et rabaissées.

Le nom de Rob Porter n’était pas très connu, mais son rôle était crucial. Il contrôlait une bonne partie de l’information qui se rend jusqu’au président. Chaque jour, il aidait à déterminer quelles conclusions ou quelles options présenter au commandant en chef.

« C’est un homme d’intégrité et d’honneur », a d’abord affirmé le chef de cabinet de John Kelly, en réponse aux révélations du Daily Mail. Il aura fallu la diffusion d’images montrant le visage gonflé de deux des victimes pour que Rob Porter quitte la Maison-Blanche.

À cela, il faut rajouter une autre donnée : l’administration Trump était au courant de ces allégations depuis plusieurs mois. Ce qui ne veut pas dire que Rob Porter est coupable de tout ce dont il est accusé.

Mais cela laisse entendre que les haut placés du gouvernement américain étaient à l’aise de travailler avec et de confier de grandes responsabilités à un homme qui aurait frappé ses conjointes, les aurait insultées, humiliées.

« On lui souhaite le meilleur »

Comment comprendre autrement les souhaits formulés par le président lui-même en commentant son départ? Donald Trump a parlé de Rob Porter comme d’un gestionnaire compétent. « On lui souhaite le meilleur, il a travaillé très fort. »

Le président n’a prononcé aucun mot à l’endroit des victimes ni souligné leur souffrance. Comme si elles n’existaient pas. Une attitude qui rappelle son déni devant la douzaine de femmes qui l’ont accusé d’inconduite sexuelle.

Un autre départ est venu terminer la semaine avec un point d’exclamation. Un deuxième haut placé, accusé d’avoir agressé son ex-femme. David Sorensen, l’un des rédacteurs de discours de la Maison-Blanche, nie tout.

L’affaire jette aussi un éclairage critique sur le chef de cabinet du président. John Kelly, celui qui a travaillé de très près avec Rob Porter. Celui qui l’a défendu jusqu’au dernier instant.

Dans les dernières semaines, celui qui est vu comme l’une des forces stabilisatrices de la Maison-Blanche s’est aussi attiré sa part de mauvaise publicité. Le jugement de John Kelly est remis en question.

Qu’il parte ou qu’il reste, sa réaction dans l’affaire Porter semble confirmer une impression qu’ont bien des Américains de leur président. Une impression qui persiste depuis la diffusion de ses commentaires dégradants dans cette fameuse vidéo d’Access Hollywood.

Comme quoi, pour l’administration Trump, #MoiAussi voulait plutôt dire #PasMoi…

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