Bras-de-fer à l’ONU avec Moscou au sujet du fief rebelle pilonné en Syrie

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L’ambassadeur russe à l’ONU, jeudi 22 février 2018.
© BRENDAN MCDERMID/REUTERS

Le représentant permanent de la Syrie auprès des Nations unies a fait part de la volonté du gouvernement de Damas de nettoyer la Ghouta orientale de la présence des terroristes.

Bachar al-Jaafari a critiqué les prises de positions des pays occidentaux envers les évolutions dans la Ghouta orientale.

« Les pays qui emploient le terme de régime au lieu de celui de gouvernement légal syrien ne sont pas réalistes », a déploré al-Jaafari, jeudi soir, lors de la réunion du Conseil de sécurité portant sur la situation dans la Ghouta orientale », a annoncé SANA.

« Les terroristes se servent des civils comme bouclier humain et ont transformé les écoles et les hôpitaux en casernes militaires », a-t-il précisé.

Le diplomate syrien a rejeté les allégations des terroristes accusant le gouvernement syrien d’avoir utilisé des armes chimiques dans la Ghouta. « C’étaient les terroristes eux-mêmes qui ont fait usage de l’arme chimique dans cette région et non pas Damas », a-t-il assuré.

Les Nations unies ne font aucune attention aux renseignements fournis par Damas sur la Ghouta. Cette organisation n’attache aucune importance aux huit millions de Syriens qui habitent à Damas et dont la vie est menacée par les terroristes.

Damas a envoyé des aides humanitaires, des médicaments et des vivres vers la Ghouta dont les habitants se battent quotidiennement contre terroristes pour survivre, a-t-il ajouté.

Affirmant que la Syrie continuerait de lutter contre le terrorisme dans la Ghouta il a indiqué que l’armée syrienne transformerait la région en une deuxième Alep.

Al-Jaafari a évoqué les opérations menées par la Résistance dans la ville d’Alep au cours desquelles les forces de l’armée syrienne et ses alliés avaient lancé les opérations « Fajr al-Nasr » de novembre à décembre contre les groupes terroristes avant de reprendre le sud et l’est de la ville.

La poursuite des attaques aux obus de mortier sur les quartiers de Damas a fait cette semaine des dizaines de morts et blessés: une violation flagrante de l’accord sur les « zones de désescalade ».

Le vote sur le plan conjoint du Koweït et de la Suède, qui proposent une trêve et qui appellent à condamner les actions de l’armée syrienne dans la Ghouta, a été reporté à ce vendredi 23 février.

L’ambassadeur permanent de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, a affirmé qu’il n’y a pas d’entente sur le projet de résolution soumis par la Suède et le Koweït sur une cessation des hostilités partout en Syrie pour 30 jours, faisant savoir qu’il est inefficace de l’adopter.

Nebenzia a fait savoir qu’il y a une coordination par le biais des médias pour véhiculer des mensonges sur ce qui se passe à Ghouta est à Damas.

Nebenzia a fait noter que des milliers de terroristes, notamment du réseau du Front Nosra, se trouvent à Ghouta est et lancent quotidiennement des dizaines de roquettes sur la ville de Damas et que personne ne condamne ces attaques.

« La Coalition internationale, conduite par Washington, a détruit toute la ville de Raqqa et personne n’a condamné cette destruction », a-t-il dit.

De son côté, l’ambassadeur permanent de la Chine à l’ONU, Ma Zhaoxu, a assuré que le processus politique, conduit par les Syriens, est la seule issue à la crise en Syrie.

En outre, l’ambassadeur Zhaoxu a condamné la poursuite des attaques menées par les réseaux terroristes, se trouvant à Ghouta est, contre les quartiers à Damas, affirmant que de telles attaques font des victimes parmi les civils et entravent les efforts déployés par les organisations des Nations unies pour acheminer les aides aux personnes sinistrées.

Lors d’une réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, sur fond de tensions entre la Russie et les Etats-Unis sur le dossier syrien, Nikki Haley a qualifié la Russie du terme péjoratif de «régime de Poutine». Un écart de langage peu diplomatique.

Le terme de «régime» fait partie de ces mots porteurs de jugement de valeur péjoratif, largement utilisés, en particulier, par les dirigeants et médias occidentaux : ces derniers parlant par exemple volontiers de «régime de Bachar el-Assad» plutôt que de «gouvernement syrien». Or, dans un contexte de tensions sur le dossier syrien entre la Russie d’une part, et les Etats-Unis et leurs alliés, d’autre part, la tentation paraît grande côté occidental de faire basculer la Russie dans le camp des méchants despotes…

C’est, semble-t-il, ce qu’a tenté de faire l’ambassadeur américain aux Nations unies le 21 février, en mettant dans le même sac la Russie, la Syrie, et la Corée du Nord, tous stigmatisés par le terme de «régime». «La souveraineté des nations est [une notion] fondamentale», a commencé Nikki Haley, quand bien même les Etats-Unis, à en croire les aveux de l’ancien directeur de la CIA lui-même, n’hésitent pas à s’ingérer dans des élections étrangères. «Mais quand nous ne nous y tenons pas en permettant aux régimes de Kim, Assad et Poutine d’agir en toute impunité, c’est le contraire qui se produit en réalité», a-t-elle déclaré, citée par l’agence TASS ce 22 février, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

J’aimerais demander à la délégation américaine de se conformer à la courtoisie diplomatique élémentaire

L’ambassadeur russe auprès des Nations unies Vassily Nebenzia a dû rappeler à l’ordre son homologue américaine et lui demander de respecter les usages diplomatiques. «Je voudrais rappeler à l’ambassadeur Haley que la Russie n’est pas un « régime », mais dispose d’un président élu et d’un gouvernement», a-t-il observé. Et Vassily Nebenzia de poursuivre : «J’aimerais demander à la délégation américaine de se conformer à la courtoisie diplomatique élémentaire». «Par ailleurs, la Syrie est également dotée d’un gouvernement légitime, que certains le veuillent ou non», a-t-il encore souligné.

 

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