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Le Saint-Sépulcre n’accueillera plus de pèlerins jusqu’à nouvel ordre. Ainsi en ont décidé dimanche les chefs des Églises en charge du statu quo sur les sanctuaires des principaux lieux saints chrétiens. Pour l’annoncer, le patriarche grec orthodoxe Theophilos, le Custode de Terre Sainte, frère Francesco Patton, et un représentant du patriarche arménien apostolique, Nourhan Manougian, tous trois devant la basilique du Saint-Sépulcre portes closes, un communiqué à la main.
La durée de fermeture du lieu le plus saint de la chrétienté reste indéterminée. Les chefs des différentes Églises entendent marquer de cette façon leur forte opposition contre les mesures fiscales souhaitées par la municipalité de Jérusalem. Ils pointent également du doigt le « projet de loi sur les terres des Églises » en cours d’examen à la Knesset.
Effet boomerang
« Trop c’est trop ! », « Arrêtez de persécuter les Églises ! », lit-on sur les affiches de chaque côté du Saint-Sépulcre. Cette décision des chefs chrétiens intervient douze jours après une première déclaration commune, le 14 février dernier, qui n’a eu pour effet qu’une réaction de rétorsion de la part du maire de la ville, Nir Barkat, qui a fait geler plusieurs comptes en banque des Églises, les empêchant de facto de poursuivre leurs missions dans la ville.
Troisième fermeture en 28 ans
La décision de fermer les portes du Saint-Sépulcre est rare. En 1990, il avait été fermé avec d’autres sites chrétiens pour protester contre l’installation de colons près de la basilique. Neuf ans plus tard, les sites chrétiens avaient été de nouveau fermés pour protester contre la construction d’une mosquée à proximité de la basilique de l’Annonciation à Nazareth. Dimanche, certains pèlerins, se sont agenouillés et ont prié tandis que des barrières étaient donc installées autour de l’entrée du Saint-Sépulcre. Construit sur le tombeau du Christ, ce lieu est fréquenté chaque année par des centaines de milliers de visiteurs.
D’autres lieux saints chrétiens pourraient eux aussi garder les portes closes, alors qu’il y a quelques jours à peine , la Custodie de Terre Sainte, se réjouissait de « l’incroyable » retour des pèlerins sur ces lieux, avec un pic record de 26 000 visiteurs rien qu’en janvier dernier.