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Maria Zakharova, menaces, Russie, Sergueï Skripal, Theresa May
La Russie n’a pas répondu à l’ultimatum lancé par Londres, qui lui demandait d’apporter avant minuit (20 h HAE) des réponses à l’énigme que pose l’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal, qui a été agressé à l’aide du Novichok, un agent innervant fabriqué en URSS dans les années 1970 et 1980.
« La Russie ne répondra pas à l’ultimatum de Londres tant qu’elle n’aura pas reçu des échantillons de la substance chimique », a dit à Reuters un porte-parole de l’ambassade.
La Russie n’a rien à voir avec cet empoisonnement, a ajouté l’ambassade, soulignant que toute mesure de rétorsion contre Moscou appellerait une réponse.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique s’est refusé à tout commentaire.
La première ministre britannique, Theresa May, fera le point sur le dossier mercredi devant le Parlement.
Menaces de part et d’autre
Selon l’autorité britannique de régulation des médias (Ofcom), le réseau russe d’information continue RT, financé par le gouvernement russe, pourrait perdre ses permis au Royaume-Uni si le gouvernement de Theresa May détermine que Moscou est responsable de l’empoisonnement.
De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a averti que Moscou n’autoriserait plus aucun média britannique à opérer en Russie si RT perdait l’autorisation de travailler en territoire britannique.
Aucun pays ne devrait menacer une puissance nucléaire, a-t-elle aussi ajouté à l’intention de Londres.
Les accusations contre la Russie vont maintenant au-delà de l’affaire Skripal, a annoncé la ministre de l’Intérieur, Amber Rudd. La police et les services de renseignement intérieur vont aussi examiner des accusations portées contre le pays sur son éventuelle implication dans une série de décès survenus au Royaume-Uni.
Un Russe, ancien partenaire d’affaires du milliardaire et opposant au Kremlin Boris Berezovksi, Nikolaï Glouchkov, a notamment été trouvé mort lundi dans des circonstances inexpliquées à Londres, selon les médias britanniques et russes.
Londres a l’appui de Washington
Mardi, après une conversation téléphonique entre le président américain Donald Trump et la première ministre britannique Theresa May, la Maison-Blanche a indiqué que la Russie devait apporter des réponses « sans ambiguïté » sur cet empoisonnement.
« Les deux dirigeants estiment qu’il doit y avoir des conséquences pour ceux qui usent de ces armes odieuses en violation flagrante des normes internationales », a ajouté la présidence américaine.
Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a exhorté Moscou à « répondre rapidement aux questions légitimes du gouvernement britannique ».
Pour sa part, le président français Emmanuel Macron a condamné une attaque « inacceptable », sans toutefois commenter les accusations contre Moscou.
Skripal était un agent double
Sergueï Skripal et sa fille Youlia ont été trouvés inconscients sur un banc de la ville de Salisbury le 4 mars. Ils luttent toujours pour leur vie à l’hôpital.
Skripal, un ancien espion russe, avait dénoncé des dizaines d’agents russes à l’agence de renseignement britannique avant d’être arrêté par Moscou et emprisonné en 2006.
Il avait été libéré lors d’un échange d’espions en 2010 et avait trouvé refuge en Grande-Bretagne.
