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Ahed Tamimi, à son arrivée au tribunal militaire d’Ofer, le 13 février Photo : Getty Images/THOMAS COEX
L’adolescente palestinienne Ahed Tamimi, devenue une icône de la lutte contre l’occupation après avoir giflé un soldat israélien en décembre, a été condamnée mercredi à huit mois de prison pour son geste après un accord pour « plaider coupable ».
L’avocate de la jeune femme de 17 ans, Gaby Lasky, a confirmé mercredi au quotidien Haaretz et à l’AFP qu’un accord en ce sens a été conclu avec les procureurs militaires au dossier.
Le tribunal militaire appelé à juger Mme Tamimi a approuvé cette entente, en vertu de laquelle elle a plaidé coupable à 4 des 12 chefs d’accusation portés contre elle, dont agression, incitation à la violence et obstruction à la mission des soldats.
Son procès s’est tenu à huis clos, malgré les demandes de la défense, qui souhaitait des audiences publiques.
Ahed Tamimi pourra sortir de prison cet été, puisque les quatre mois qu’elle a passés en détention seront soustraits de sa peine.
Le projet d’entente prévoit également une amende de 5000 shekels (environ 1875 $ CAN) pour Ahed Tamimi.
Avant le prononcé du jugement, la jeune femme a qualifié le tribunal militaire « d’illégitime », ajoutant qu’« il n’y a pas de justice dans un système d’occupation ».
La cour a aussi approuvé deux autres accords dans cette affaire.
Tout d’abord, la mère de l’adolescente a aussi été condamnée à la même sentence que sa fille. Ensuite, la cousine d’Ahed Tamimi, Nour, a été condamnée à 16 jours de prison et à 2000 shekels (environ 750 $).
Ahed Tamimi est devenue une héroïne aux yeux des Palestiniens après qu’une vidéo la montrant s’attaquer à un soldat israélien avec sa cousine Nour, le 15 décembre, eut fait le tour de la planète. La scène a été filmée par sa mère.
On y voit les deux jeunes femmes bousculer deux soldats, puis leur donner des coups de pied et des coups de poing devant la maison familiale, à Nabi Saleh. Ahed Tamimi gifle également l’un des deux hommes en uniforme.
Les soldats israéliens en question devaient surveiller une manifestation qui a lieu chaque semaine dans ce village situé en Cisjordanie occupée. Ils sont demeurés pratiquement impassibles devant les deux jeunes femmes.
Selon Nour Tamimi, la famille venait d’apprendre qu’un membre de leur famille, âgé de 15 ans, avait été atteint à la tête par une balle en caoutchouc tirée par un soldat israélien.